C'est dans la vallée des Huiles que se situe le thème de cette page. Assurément, je connais bien cette vallée pour la remonter doucement en vélo pour passer le col du Grand Cucheron et passer ensuite en Maurienne. Ce matin, l'objectif est tout autre! Le but est de faire à pied, une quinzaine de gros kilomètres avec 500 mètres d'élévation, tout cela dans un espace fantastique et recouvert de neige... Par rapport au Désert d'Entremont, la frontale n'est pas nécessaire car le départ sera donné à 9h00 du matin et même en rampant, nous serons rentrés avant la nuit. Par contre, ma première expérience au Désert d'Entremont m'a incité à m'équiper sérieusement de chaines à neige. C'est en suivant les conseils avisés d'amis que j'ai acquis les chaines à neige Turtle... Je vais découvrir l'utilisation de chaines à neige pendant ce trail, une utilisation qui serait d'ailleurs à conseiller sur les trottoirs glissants et souvent mal déneigés des grandes agglomérations qui misent en priorité sur le dégagement des chaussées, laissant les piétons et les cyclistes se débrouiller comme ils peuvent...
Ces chaînes à neige s'accordent avec la taille de la pointure chaussée. La taille L couvrant de 41 à 44 me convient bien. C'est un gros élastique noir que l'on glisse sur les côtés de la chaussures en veillant à ce que les chaines épousent le relief de la semelle. Ne voulant prendre aucun risque, je rajoute une courroie de cale pied de vélo pour maintenir l'élastique noir...
Cette fois-ci, Delphine ne sera pas là et je ne pourrai pas compter sur ses bâtons! J'ai donc suivi de très bons conseils de montagnards pour prendre les bâtons Komperdell à trois brins qui pourront me servir à d'autres occasions... Je n'oublie pas non plus les chaussettes de laine bouclettes, mais cette fois-ci, je prends aussi les guêtres afin de ne pas mouiller les chaussettes...
Au départ du Bourget en Huile, deux parcours sont proposés. Un petit d'une quinzaine de kilomètres qui passe au Col de Champlaurent avant de revenir au Bourget en Huile. Sur cette carte, c'est le tracé en bleu à parcourir dans le sens horaire...
L'organisation a tout bien préparé! Voici la dénivelée prévue... Et tout cela, à pied, et sans petit plateau, sans mouliner...
Le réveil a sonné tôt ce matin! On n'a pas idée de se lever plus tôt le dimanche qu'en semaine pour aller courir! et en plus dans la neige! Mais je dois être prêt et pour m'échauffer je rejoins le lieu de covoiturage à pied en marchant assez vite, mais sans les chaines! Nous partons dans la voiture de Nathalie. Assis derrière, je joue le rôle de GPS et je me fais promener. Je n'ai jamais vu de stalactites dans les gorges de la Bréda, l'étang de l'aire Sainte Clair est encore gelé sauf près du jet d'eau. Après la Rochette, je découvre les paysages enneigés pour rejoindre la vallée des Huiles. Assurément, en voiture, ca va plus vite qu'en vélo. Presle (sans s), le Verneil, la Tranquilité...
...et nous voici arrivés au Bourget en Huile. Le ciel s'est assombri, il ne fait pas spécialement froid et les nuages, tellement bas, confirment bien le risque de précipitations annoncées...
...et voici d'ailleurs une vue vers le fond de la vallée, vers le Col du Grand Cucheron... Le fond de la vallée semble être recouvert d'un épais blizzard. Et dire qu'il y a une route par là-bas...
...et nous voici avec nos dossards. Emilie nous a rejoints. Pour nous repérer, c'est simple, les dossards à deux chiffres seront sur le grand parcours, les dossards à trois chiffres seront sur le petit parcours! J'ai utilisé des épingles à nourrice pour accrocher mon dossard, mais Nathalie m'a recommandé des aimants très puissants...
Bon, cette fois-ci, ça ne rigole plus! Voici le départ de ceux qui vont faire le grand parcours. Ils partent avant nous, et devrons nous rattraper. C'est un petit peu comme au Paris-Brest-Paris, les participants des 90 heures sont rattrapés par les 84 heures... Et c'est justement ce qui va m'arriver. Mais le plus tard possible sera le mieux...
A 9h15, nous sommes partis. Je commence à courir sur le bitume sans trop appuyer pour ne pas abimer les chaines et la première montée apparait... Ce n'est pas encore difficile, car le tracé suit la route goudronnée... Comme au départ du Paris Brest Paris, l'ambiance est grandiose car nous sommes encouragés par de nombreux applaudissements... L'ambiance est aussi printanière, car même si le temps n'est pas beau, il ne pleut pas (encore), mais les mésanges chantent et je reconnais bien le chant de la mésange charbonnière... Soudain, la goutte au nez apparait, il fait froid, il faut se moucher! Le chemin quitte le goudron pour prendre un bon raidillon où les plus costauds ont dû courir. Ici, je marche faute de ne pouvoir courir. Inutile de courir, il faut se ménager, respirer à fond et essayer d'avancer le mieux possible sans avoir de point de côté...
Depuis le départ, je remarque la très bonne tenue des chaines à neige. C'est merveilleux de ne pas avoir à penser où l'on va poser le pied. On le pose, et l'accroche dans la neige est immédiate. Dans les descentes, il faut plier les genoux, et appuyer d'abord le talon. Avec la chaine en triangle, l'accroche est encore immédiate et on peut finalement aller relativement vite... Il commence à pleuvoir, une pluie fine qui ne mouille pas trop... Le parcours a été repéré ce matin même, les organisateurs ont dessiné des flèches avec de la peinture rose sur la neige et accroché dans les arbres des bandes raidlight...
Une heure plus tard, le chemin rejoint la route bitumée et c'est ici que je passe, à pied, le col de Champlaurent... La descente est immédiate, à petites foulées, je prends à droite dans le champ en suivant les traces...
Nous sommes ici accueillis par deux dames. Elles sont aux petits soins pour nous avec des sourires, des encouragements, des pâtes de fruits, de la tisane chaude, des biscuits...
...sans oublier un très bon cake aux céréales qui vient de la boulangerie bio de la Rochette. A retenir...
Une première montée apparait, avant un replat puis une courte descente où je vais être repris par Anne et Luisa...
Anne et Luisa ont mis leur chaine pendant le ravitaillement et maintenant, ça avance plutôt bien... Je suis le rythme d'Anne en m'aidant parfois de mes bâtons...
D'ailleurs, il suffit de leur demander leur avis sur ce trail blanc et de marquer une pause rapide pour une photo...
A ce moment, nous avons été repris par les deux premiers, puis un poursuivant seul et un autre plus loin. Comme à vélo, les premiers sont concentrés et dans l'action. On a beau les saluer, leur faire un petit coucou amical, leurs regards sont déterminés dans l'effort. Et même en montée, ils avancent vite... Finalement, une descente plus longue que les autres avec un passage dans de la poudreuse permettra à Anne et Luisa de filer loin devant...
Pour accéder au second ravitaillement, il faut passer sur une petite planche afin de rejoindre le parking de la salle communale du Pontet sur la gauche. Je connais cet endroit, c'est ici la dernière portion de plat avant les trois derniers kilomètres vers le Col du Grand Cucheron. Quand j'arrive, Anne et Luis viennent tout juste de partir... Je temporise quelques instants...
Je traverse la D207, puis une longue partie de plat me permet de courir un peu. Mais les genoux commencent à crier à l'assassin... Alors j'alterne la marche rapide avec de petits sauts. Je suis doublé par deux personnes de Saint Jean de Maurienne et dans l'avant dernière montée, je vais suivre celui-ci... Ça marche plutôt bien...
...mais lui est trop rapide pour moi. D'autant plus qu'avec l'appareil photo, il est vraiment difficile de courir...
La suite du parcours s'est terminée par un mur, court et raide avant de trouver une grande descente, celle par laquelle nous étions partis. Avec les précédents passages, la neige est devenue glissante, parfois gelée et encore une fois, les chaines permettent de bien accrocher...
La suite se passe à l'intérieur. David n'est pas encore arrivé, mais Nathalie est là depuis bien longtemps. Elle s'est déjà changée, m'indique où aller trouver le vin chaud (blanc ou rosé au choix!) et une bonne soupe chaude avec des biscuits. Un superbe repas de dimanche midi!
Nous avons ensuite repris la voiture pour rentrer au bercail. Les souvenirs de cette journée sont multiples: une belle bouteille de jus de raisin artisanal savoyard, une serviette en micro fibres, des paysages merveilleux et un grand bol d'air frais...
Mais je dois avouer que je sens mes jambes et les adducteurs. Quelques étirements et du repos permettront de tout reposer rapidement. Malgré le manque de soleil, la journée a été grandiose et j'ai apprécié aller là où le vélo ne permet pas toujours d'aller... A refaire...