Mardi 26 Septembre au Vendredi 29 Septembre 2017
Compte Rendu du BRM de 1000 kilomètres
Des Alpes à la Route Jacques Coeur, 1000k en France
- 17 inscrits
- 9 non partants Rhûme, manque d'envie, nuits trop longues
- 2 Abandons Malade au bout de 150k, le participant a dû rentrer chez lui et manque de motivation...
- 3 diagonalistes
- 100% des participants qui ont dormi dans un hôtel à deux reprises ont réussi le brevet
- 50% des participants qui ont dormi à la belle étoile ont échoué sur le brevet
- 5 voitures aperçues en 70 kilomètres sur les routes de l'Indre et du Cher! C'est un comptage informel rapporté par un arrivant...
Mille kilomètres, c'est à mi-chemin entre le défi sportif et une organisation personnelle qui doit être sans faille. Jeanne Mas a dix ans de plus que moi! En 1984, j'étais en seconde quand je chantonnais ses chansons qui se baladaient dans le Top 50!
Celle qui va nous intéresser ici, c'est la Toute première fois
qui m'a accompagné pendant mes repérages. En effet, ce brevet de Mille kilomètres est l'aboutissement de 4 Aller-Retour en Bretagne pendant lesquels j'aspirais à faire ce brevet avec les participants inscrits... Il m'a fallu ces quatre Aller-Retour pour apprécier que le Rhône se traverse mieux à Condrieu qu'à Givors, qu'à Meys, il faut mieux prendre à gauche pour rejoindre Vareille afin d'éviter la D1082, que la route après Dun sur Auron n'a vraiment aucun rendement pour préférer passer à Valigny et qu'il faut quand même essayer de voir l'endroit où Georges Sand a séjourné avec Franz Liszt (Saint Chartier) ainsi que la célèbre Mare au Diable...
Mais la saison 2017 a démarré tôt, la lassitude est arrivée et les longues nuits de l'équinoxe ne m'ont pas trop donné envie de faire ce brevet. L'organisateur va donc déclarer forfait, comme finalement pas mal de participants. C'est une autre occupation qui m'attend, celle de donner les départs et de voir arriver les randonneurs et de discuter avec eux. C'est une autre sorte de brevet qui commence, brevet que nous allons dérouler ensemble, mais avec des kilomètres en moins dans les jambes et des nuits à se reposer...
Pour 70% des randonneurs, ça sera une Toute Première Fois qu'ils tenteront un brevet de Mille kilomètres... Certains dormiront à l’hôtel, d'autre le feront d'une seule traite ou presque. C'est un peu comme au Paris-Brest-Paris, sauf que là, il n'y a pas de ravitaillements assurés tous les 80 kilomètres, il n'y a que 8 randonneurs et qu'au bout d'un certain temps, les 8 randonneurs vont se retrouver seuls sur la route...
Dès que le départ a été donné, c'est parti pour au moins 10 heures de nuit. On entre de suite dans le vif du sujet avec sa dynamo comme seule fidèle compagne... Quelle vie!
Nous sommes une petite dizaine sur la place de Sfax: les randonneurs, confiants ou inquiets, Alain venu en voisin et l'organisateur. Il y a moins de monde qu'au Paris Brest Paris, l'organisation est vraiment confidentielle et aucun participant habite en Isère...
Après avoir proposé les cartes papier aux participants, il n'y a pas eu de coup de sifflet pour donner le départ, mais juste un signe à 21h00, me faisant remarquer qu'il était finalement 21h02. Il me restait des cartes, Pascal est parti le dernier et le tramway est vite arrivé. Alain s'y est engouffré et quelques minutes après, la place de Sfax était redevenue calme... Il faisait déjà nuit...
Je me suis couché, sans aucun problème et sans craindre une éventuelle crevaison où il m'aurait fallu réparer avec la frontale. Une fois couché, je n'ai pas rêvé de chemins de terre ou de randonneurs qui se seraient perdus. Je ne me suis même pas réveillé de la nuit. Assurément, j'ai dormi du mieux du monde. J'ai certainement dormi pour les randonneurs, comme pour leur donner du sommeil... par la pensée. Le jour s'est levé, les voitures sont passées là où les randonneurs étaient partis et je suis allé au travail à... vélo...
Dans la journée, un premier courriel est arrivé: un randonneur venait d'abandonner après 150 kilomètres. Dans la soirée un autre était à bout de motivation dans la forêt de Dreuille. Là, je me suis vu à sa place! Ayant fait la partie la plus dure, et ayant apprécié la route dans la forêt jusqu'à Cosne d'Allier, j'ai essayé de le remotiver. Imaginez vous au téléphone avec une pompe pour le regonfler par téléphone. C'est fait, quinze minutes après, il était reparti...
Plus d'autres nouvelles... Le téléphone restait muet. Seul, il ne me restait qu'à me demander:
- Sont-ils en train de manger ?
- Est ce qu'ils roulent ensemble ?
- Sont-ils passés à Saint Chartier ?
- Vont-ils trouver la route à gauche à Boissereau ?
- Est ce que leurs GPS ont assez de batteries ?
Autant de questions restées sans réponse... Je me suis recouché le mercredi soir et encore le jeudi soir. Les deux soirs, c'était pareil. M'endormir le mieux possible pour essayer de leur donner du sommeil, pour qu'il puissent pédaler le mieux possible... et profiter des beaux paysages comme...
Voici maintenant, le détail des arrivées dans un ordre volontairement désordonné afin qu'il n'y ait pas de notion de compétition sur ces brevets de cyclotourisme. Chaque participant connait son temps, il ont forcément vécu des choses différentes et le seul but était d'arriver en forme et sans incident. Bravo les amis, vous avez été au top! Je vous félicite...
Henri est diagonaliste et bien connu dans mon club, l'Amicale des Diagonalistes! Il a apprécié le parcours, si bien apprécié qu'il a passé une nuit à Issoudun et une autre à Chauffailles. Ajoutez à ces deux arrêts un bain chaud et une assiette de pâtes et vous aurez une partie de la liste des ingrédients qu'Henri m'a raconté... Bravo!
Michel est aussi un ami diagonaliste! On pourrait dire que c'est le régional de l'étape mais on doit aussi ajouter que c'est le doyen du brevet... A plus de soixante dix ans, il signe ici un beau brevet, avec des restes de boue sur ses pneus. Il roule sur un vélo en carbone à double plateau, mais dans le creu de l'oreille, il me glisse qu'il aurait préféré sa randonneuse à triple plateau...
Pascal est un habitué des brevets de longue distance. Comme la plupart des participants, il a roulé seul mais il connaissait le parcours. Il avait tout étudié, surtout les endroits litigieux sur google street view et m'avait demandé des précisions bien avant de partir...
Si vous ne connaissez pas Bertrand, sachez tout d'abord qu'il est aussi diagonaliste et qu'il apprécie les brevets de mille kilomètres... Il a fait son premier avant que je commence mon premier 200... Venu de Paris, il a trouvé celui-ci un tantinet trop difficile. Pourtant Bertrand est arrivé en pleine forme après avoir pris une pizza au Col de la Placette...
Alain est aussi un randonneur expérimenté mais plus jeune que le doyen de cette épreuve. Arrivé sous la pluie battante mais passionné par la longue distance, il a été étonné de voir des limaces venir se blottir contre son téléphone portable pendant ses instants de repos...
Une arrivée en pleine nuit sur la rue Félix Esclangon... Je ne me souviens plus de ce que m'a dit ce participant...
J'aurais bien aimé discuter avec Nicolas. Mais le passage devant la boite aux lettres a été trop rapide pour moi, et il n'a eu comme compagnon que l'appareil photo avec une histoire sans paroles. Bravo Nicolas pour ce nouveau mille...
Bertrand et Nicolas ont dû séjourner dans les mêmes hôtels mais en y arrivant à des heures différentes... Ils ont géré leurs progressions différement, avec des nuits plus longues pour l'un et des journées de pédalage plus longues pour l'autre... Au moment où vous lisez ces lignes, les randonneurs sont en train de se reposer. Les routes du Cher doivent être toujours aussi tranquilles. Vous aurez peut-être l'occasion d'aller les voir entre Verneuil et Thaumiers dans les prochaines années...
Et une ressource externe sur ce BRM:
Le récit d'Alain