Le tour du Luberon et du Mont Ventoux (300k)
pour se qualifier à Paris-Brest-Paris (2/3)
Cette seconde page montre la suite des aventures vécues en ce matin du samedi 31 Mars 2007 pour tenter de se qualifier à Paris-Brest-Paris... Il fait froid et il reste encore deux cent vingt kilomètres à couvrir...
Je roule seul car les rapides sont devant et derrière, il ne semble y avoir personne. Soudain un cycliste me salue en sens inverse, je reconnais immédiatement Jean-Paul Dréno... Il habite dans le coin, il est venu saluer des copains à lui et revient maintenant sur ses pas, ce qui me prouve que je suis le dernier... Jean-Paul fait demi-tour et son équipement témoigne des basses températures et de la gelée blanche qu'on distingue dans les champs. Nous ne restons pas longtemps à discuter, il doit rentrer chez lui et je dois poursuivre ma route avant de nous revoir une semaine plus tard à l'occasion de la Flèche Vélocio...
Une heure plus tard, j'arrive à Vinon sur Verdon. Dans cette boulangerie, je croise deux allemands qui sont aussi sur le parcours. Entre une grand-mère qui commande des pâtisseries à n'en plus finir pour un repas avec ses petits enfants à la fin juin, et un client qui veut juste une baguette, j'arrive à commander deux parts chaudes de pizza et une torsade aux pépites de chocolat...
Au centre ville, la circulation est dense comme celle des nuages qui ne laissent passer aucun rayon de soleil...
Machinalement, au bout de cette rue, je prends à droite et commence à grimper une longue côte... Soudain, je lis sur une borne kilométrique le nom du prochain village: Gréoux Les Bains... Quand j'ai tracé le parcours, j'ai bien repéré que je NE devais PAS passer à Gréoux Les Bains. Pas d'hésitations, je retourne sur mes pas, à Vinon sur Verdon, pour retrouver ma route normale...
Cette erreur de parcours m'a coûté six kilomètres supplémentaires, mais une bonne demie-heure de temps passée à pédaler pour rien... Sur la route dans la vallée de la Durance, je suis maintenant certain d'être le dernier... Vers Villedieu, une montée se profile, j'entends parler derrière moi...
...et deux sympathiques cyclotes qui nous doublent d'un seul coup en maitrisant la danseuse... On remarquera sur la partie gauche de la photo, le pédalier avant du vélo-couché...
Derrière, d'autres cyclotouristes arrivent... Après avoir discuté avec eux, je suis rapidement déçu, car je n'ai pas été remonté par des gens qui font le même circuit que moi, mais par les organisateurs des brevets de La Garde, dans le Var, qui font, avec trois semaines d'avance, leur brevet qualificatif de 300 kilomètres. Ils ont accepté avec eux, le vélo couché de Mandelieu mais ne connaissent pas du tout ces deux cyclotes qui viennent de nous doubler...
Photo prise par derrière...
Une heure plus tard, nos routes se sont séparées... Avant Oraison, les organisateurs de La Garde ont bifurqué sur la droite, j'ai filé tout droit et les cyclotes ont fait demi-tour suite à un coup de fil sur leur téléphone portable...
La matinée se termine. Je roule seul. Le vent semble s'être levé, un vent contraire qui me ralenti. Je suis maintenant certain d'être un des derniers et je m'organise en conséquence en prévoyant de manger au prochain village... J'arrive aux Mées vers 11h45...
Suis-je vraiment le dernier ? Ces vélos, garés bien proprement devant un restaurant, tentent à prouver le contraire...
Avec de si basses températures, je ne tente pas l'arrêt au restaurant, mais je préfère la solution du grignotage rapide à la boulangerie voisine. J'ai été dévalisé ce matin par des cyclistes, il ne me reste que deux parts de pizza m'annonce la boulangère déçue... Je m'en contenterai ainsi qu'une cannette de boisson gazeuse américaine quand soudain...
...deux cyclistes arrivent à leur tour... Je ne suis pas le dernier, eux viennent d'arriver, les autres sont dans le bistrot... Sur la droite, la dame s'exclame :
- C'est Jean-Philippe.... Battu ?
- Euh oui...
Michel et Martine Médina viennent de me reconnaître et je suis bien content de les revoir, car notre dernière rencontre visuelle remonte au départ du Paris-Brest-Paris 2003, et nous sommes devenus entre temps diagonalistes...
Nous promettons de nous revoir bientôt... Eux vont prendre leur pose, je finis la mienne et nous comptons nous revoir plus loin...
...à être remonté par Michel et Martine Médina qui prennent les roues des cyclos justement arrêtés aux Mées...
Ce groupe est bien sympathique car les discussions vont montrer qu'il est composé de participants expérimentés et de moins expérimentés à Paris-Brest-Paris... Ici, Michel Médina essaye de remonter Jean...
C'est le moment de faire connaissance avec Lucien Claudepierre (à gauche, copain diagonaliste rencontré ce matin au départ...) et Michel Médina (à droite et lui aussi copain diagonaliste)...
Photo prise par derrière...
Devant, le groupe est mené par Jean-Pierre, un novice dans la formidable aventure de Paris-Brest-Paris et Martine Médina, elle-aussi diagonaliste...
La réparation a duré moins d'un quart d'heure... Voici le groupe, de nouveau entraîné par Jean-Pierre, dans un tunnel...
Photo prise par derrière...
La traversée de Sisteron se passe très facilement... On suit la direction de Grenoble pour prendre rapidement à gauche...
En étant parti seul de Morières, c'est finalement agréable de rouler avec un groupe rencontré au hasard des kilomètres parcourus...
Photo prise par dessous...
J'espère bien essayer de suivre le plus possible ces amis, un challenge pour moi qui suis habitué à rouler seul... Je reste un instant derrière eux...
Soudain une voiture arrive à l'horizon... Elle ralentit et répond au brandissement de l'appareil photo par des appels de phares...
Photo prise par derrière...
C'est Jean-Paul et Pierrette Dréno qui viennent de me dépasser. Après être rentré chez lui ce matin, il a eu le temps de se changer avant de prendre sa voiture pour aller à bourgoin Jallieu. Plutôt que de passer par la N75 depuis Sisteron, il a volontairement pris la route du brevet jusqu'à Ribiers au cas où il nous verrait... C'est gagné ! Merci Pierrette et Jean-Paul, votre visite m'a fait bien plaisir...
Sous l'église de Ribiers, on confirme que pendant un brevet, à part manger et pédaler, on ne fait pas grand chose...
Leurs équipements ne font aucun doute: ils sont aussi en train de tenter ce brevet de trois cents kilomètres autour du Ventoux...
Ayant fini notre pause avant eux, nous avons repris notre route... Nous ne sommes pas les derniers, et les derniers 175 kilomètres ne s'annoncent pas forcément faciles avec le franchissement du Col de Mévouillon qui est montré à la page suivante...