Le tour du Luberon et du Mont Ventoux (300k)
pour se qualifier à Paris-Brest-Paris (3/3)
Au moment où vous découvrez cette page, la température extérieure s'est quand même relevée par rapport à sa valeur de ce matin... Il fait huit degrés, le soleil est timide et d'ailleurs, on apprendra plus tard que les organisateurs de La Garde, rencontrés avant Oraison, auront eu la pluie après avoir coupé notre circuit... Et nous ? Comment va se négocier la montée au Col de Mévouillon avec ce groupe que j'aimerais bien suivre... Récit en images...
Après Ribiers, nous quittons la route de Laragne pour rejoindre Chateauneuf de Chabre et les Gorges de la Méouge...
Dans ces gorges, la dénivelée est faible, ce qui justifie la vitesse instantanée affichée sur le compteur...
Et les langues se délient... Lucien Claudepierre affirme s'être fait avoir lors de son dernier Paris-Brest-Paris. En 2003, il avait voulu partir avec les costauds à 20h00 en s'engageant sur un temps de 80h... Mais il tomba malade, je ne sais où, et il expliqua avec son accent méditérranéen, être devenu hors délai... Si il était parti avec les queues de peloton - dont je fais partie - il aurait temporisé et aurait pu se reposer et finir... Cette année, il est motivé pour repartir sur cette randonnée mythique...
Plus loin, nous retrouvons les cyclistes allemands, arrêtés près d'un fourgon sur le bas côté de la route... Nous avions échangé quelques mots ce matin, à Vinon sur Verdon...
Leurs accompagnateurs les prennent en photo au moment où ils partent... Ont-ils été eux aussi assistés - en dehors des points de contrôle - ? La question reste entière...
Quoiqu'il en soit, nous venons de changer de département et de région en pénétrant dans la région Rhône Alpes...
Le groupe est mené par Jean-Pierre. Novice dans la grande randonnée, il avoue avoir apprécié le brevet de 200 kilomètres et se montre en forme sur ce parcours... Bien évidemment, il espère aller encore plus loin, et je l'ai encouragé à continuer sa progression dans les prochains brevets...
Discuter avec le randonneur est un peu plus difficile à cause de la frontière de la langue... Il parle un peu français, sa femme ne parle pas le français, je ne parle pas allemand et c'est finalement en anglais que nous allons poursuivre la conversation...
Il avoue être aussi très satisfait de la dynamo Schmidt (Schmidt Original Nabendynamo) dans le moyeu de la roue avant... Il utilise le montage en série du second phare pour encore mieux éclairer la route à grande vitesse, mais il me montre dans la main droite, un petit connecteur qu'il connecte à sa lampe frontale et qu'il utilise comme troisième phare additionnel en série...
En me plaçant de l'autre côté de son vélo, j'ai été intrigué par le demi bidon qu'il a disposé sur sa fourche avant gauche... C'est pour fixer un appareil photo embarqué et pouvoir prendre des photos sans lâcher le guidon... On remarquera aussi qu'il se promène avec une épaisse couverture de survie rembourrée fixée sous la sacoche de guidon...
Plus loin, ses accompagnateurs, ou soigneurs, nous prennent en photos en soulevant une trappe de leur camping car... Ingénieux, mais respirer les gaz d'échappement me déplait fortement...
Pour amadouer le groupe, le randonneur allemand nous a proposé de sucer des bonbons... Jean-Pierre en a pris un. Pour ma part, j'ai suivi le conseil que mes parents m'avaient donné quand j'étais petit: Ne mange pas des bonbons que des inconnus te donnent... J'ai donc aimablement refusé...
Lucien Claudepierre, encore en tête, me recommande de prendre moins de photos car à chaque fois, il se retrouve en tête... Sacré Lucien...
Sur la droite, les champs de lavande s'étendent sur les collines... Mais au début du printemps, il est encore trop tôt pour les voir fleuris...
Dans la dernière ligne droite vers le Col de Mévouillon, Michel Médina n'a pas réussi à suivre le rythme infernal mené par François, que l'on aperçoit au loin... Jean-Pierre et Lucien Claudepierre s'abritent dans la roue de Michel Médina...
Au sommet du Col de Mévouillon, les premiers arrivés prennent le temps d'une pause technique. On les retrouve dans les fossés, conséquence normale après une bonne hydratation...
...afin qu'une photo de groupe soit prise... De gauche à droite: Lucien Claudepierre, Martine Médina, la cyclote allemande, Jean, Jean-Pierre, François et Michel Médina. Au premier rang, votre serviteur qui a apprécié se couvrir avant la grande descente...
Photo aimablement prise par le randonneur allemand...
Après Buis les Baronnies, j'ai eu du mal à suivre le groupe dans la descente, d'autant plus qu'une pluie fine s'est invitée, m'obligeant à souvent ralentir... Le Col Saint Michel, le Pas du Voltigeur ainsi que le Pas du Loup sont passés très vite, mais il a quand même fallu les monter et brûler quelques calories... A Malaucène, j'ai décidé de m'arrêter dans une boulangerie afin de grignoter avant de bien terminer le parcours en rêvant à ce mont Ventoux qui m'a échappé...
J'ai profité de ce dernier contrôle pour déguster un sablé à la confiture et le gentil boulanger m'a même proposé des pâtes de fruits afin de bien finir le parcours... J'ai aimablement refusé, mais fais signe à un cyclo de s'arrêter ici pour pointer son contrôle... et hop, un autre client dans la boulangerie...
Nous avons repris la route ensemble, ce cyclo de 50 ans étant la personne qui nous succédait à Ribiers... Il avoue être novice de la Grande Randonnée, et être très intéressé par l'événement final prévu fin Août... Pour l'anniversaire de ces cinquante ans, ce randonneur d'Aix en Provence promet de continuer les brevets qualificatifs...
Sur la fin du parcours, nous avons retrouvé Michel et Martine Médina et les copains qui s'étaient aussi arrêtés, mais moins longtemps, et nous sommes bien arrivés ensemble...
Me souvenant du chemin que j'avais parcouru le matin même, je suis vite retourné à l'hôtel à réservation automatique où je me suis vite couché...
Le lendemain, à la gare d'Avignon, le hasard m'a fait rencontrer un brave homme qui promenait son chien...
- Eh, je te reconnais ! On a roulé ensemble hier matin... mais on t'a lâché...
- Ah bon, je ne vous ai pas reconnu...
- Tu reviens chez nous pour le 400
- Je ne pense pas, c'est dans quinze jours...
- Et pour le 600, tu sais on va à Grenoble !
- Hum, pourquoi pas, mais le brevet est tôt dans la saison...
Et puis le train est vite arrivé, direction Grenoble pour dépouiller les photos prises pendant le premier brevet de trois cents kilomètres en France...
Ainsi s'achèvent ces trois cents kilomètres autour du Mont Ventoux et du Luberon. Nous n'avons pas souffert de la canicule ni de pluies intenses et je m'étonne, après coup, de n'avoir pas eu aussi froid ce matin avec de si basses températures...