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Paris-Brest-Paris 2007: La Kermesse du vélo
En pilotant le tandem de Paris à Brest
Et quand il faisait beau, il pleuvait...






Assurément, si j'avais su que le Paris-Brest-Paris 2007 serait fait en tandem avec Isabelle, j'aurais changé ma selle du tandem en 2006. Mais en 2007, les mois passant, les brevets avançant, il devenait de plus en plus risqué de changer cette selle. Celle-ci, tout comme la simple épaisseur de guidoline sur mon cintre démontrent bien que nous n'avions pas l'intention de faire le Paris-Brest-Paris 2007 en tandem. Mais quand même ? Sachant que Isabelle aime bien pédaler en vélo, puis en tandem, j'ai trouvé judicieux de lui proposer de découvrir cette épreuve avec l'ambiance qui va autour... Loin de l'ambiance des rallyes du dimanche matin, où les cadres carbonisés s'alignent les uns derrière les autres pour vite rentrer, loin des quelques questions concernant l'âge ou l'origine de nos vélos pendant le dernier BRA, Paris-Brest-Paris propose un océan de rencontres entre randonneuses, randonneurs, chacun avec sa façon de pédaler. C'est un peu comme les kermesses qui réunissent n'importe quels types de participants dans une ambiance champêtre, où finalement le but n'est pas seulement d'aller de stands en stands, ou de contrôles en contrôles, mais de passer d'agréables moments avec les copains, lors d'une partie de pêche à la ligne ou de la récolte d'un coup de tampon. Les kermesses, comme les autres évènements festifs, sont planifiées d'avance et n'échappent pas aux caprices du temps, tout comme le Paris-Brest-Paris. Mais les caprices sont parfois de fidèles alliés comme il sera montré plus bas... Le décor est planté, voici donc un compte rendu de cette nouvelle édition d'un voyage incroyable entre la capitale française et l'extrémité de la Bretagne...


Volontairement, on ne s'étendra guère sur les origines de cette randonnée, la presse internet étant déjà très prolixe sur ce sujet. Si certains appellent cette randonnée Paris-Brest-Paris, voire encore le Paris-Brest et retour, voire même pour d'autres le Brest-Paris-Brest, tous sont d'accord pour dire que cette randonnée est difficile, surtout quand elle est accomplie en tandem! Et bien, c'est justement à tous ces gens que sera dédié ce compte rendu, car après une édition 2003 terminée en vélo solo, je trouve que Paris-Brest-Paris est largement plus facile en tandem qu'en vélo solo. Je vais démontrer pourquoi et surtout sur quelles preuves je m'appuie pour arriver à cette conclusion, même si - par le passé - j'ai douté de nos capacités pour faire une telle épreuve...


Et les photos ? Vous l'aurez compris en visitant ce site internet, j'apprécie prendre des photos. Outre les liens qu'elles offrent, car on les partage avec les cyclotouristes internautes, elles permettent de garder trace de la randonnée et de faire resurgir des souvenirs éphémères qui ont disparu de notre mémoire. Mais en tandem, Isabelle n'a pas souhaité que je prenne autant de photos qu'en 2003. Comprenant la sécurité qu'elle invoque, j'ai bien noté son souhait, en réduisant les photos prises en route et en insistant sur les contrôles, ou à chaque arrêt dans un stand... Acceptant de venir pour cette randonnée, Isabelle n'avait pas non plus souhaité que je devienne l'assistante sociale du Paris-Brest-Paris. Elle fait ici allusion au copain américain que j'avais dépanné avant l'arrivée à Villaines la Juhel au retour. Isabelle vient à condition de finir dans les temps et en ne perdant pas son temps au bord de la route. Pas question pour elle de s'arrêter pour dépanner quiconque, le cycliste dans le besoin n'avait qu'à avoir un matériel entretenu. Après d'âpres négociations, où j'ai vanté l'esprit de camaraderie écrit dans la plaquette de l'ACP, il a été convenu de ne s'arrêter que pour dépanner, éventuellement les dames en détresse ou les tandem en difficulté. J'ai souhaité étendre les arrêts aux vélos-couchés, aux vélomobiles, aux tricycles couchés, aux cadres en acier, aux vélos munis de garde boue mais ma requête n'a pas été prise en compte...


Nous partirons sans assistance mobile pour ce Paris-Brest-Paris. Premièrement l'esprit d'assistance ne nous satisfait guère, il me rappelle toutes ces voitures qui suivent les coureurs dans les paysages de montagne lors des étapes du tour de France en défigurant le paysage. Deuxièmement, il impose un stress à l'assistant et à l'assisté. Il faut savoir se retrouver, faire à manger, conduire, faire les courses... Assister un randonneur le retire aussi de l'ambiance. Je me souviens en 2003 avoir roulé avec des copains entre les contrôles mais avoir dû les quitter au contrôle pour aller retrouver mon assistante! Nous sommes ici en vacances, nous voulons oublier le stress et vivre dans l'ambiance des contrôles et si nous n'avons pas assez, nous irons visiter les artisans locaux. Je précise néanmoins que notre assistance se limite à un sac d'affaires mis à disposition par mes parents à 1/3 et à 2/3 du trajet. Finalement, on a encore mis trop d'affaires inutiles dans ce sac, beaucoup se sont promenées sans être finalement utilisées... Ne riez pas, mais j'avais mis dans ce sac, une selle neuve au cas où... Sinon, nous n'avons donc pas eu d'assistance mobile...

En début d'année, nous avons trouvé un modèle de sacoche arrière qui pourrait contenir nos effets mais aux fur et à mesure des brevets, nous nous sommes aperçus que cette sacoche était finalement disproportionnée pour cette randonnée. Donc, nous en avons racheté une autre plus petite, dans laquelle nous avons pu rentrer toutes nos affaires et qui pesait donc moins lourd. Je tiens ici à remercier notre ami, Bernard Lescudé, qui m'avait mis en garde contre l'excès nuisible de bagagerie dans une telle épreuve. Qu'il soit rassuré, avec cette histoire de sacoche arrière, nous avons gagné 750 grs sur le poids posé sur le porte bagage arrière. De quoi soulager les contraintes infligées sur la roues arrière et préserver la durée de vie des rayons... Pendant le mois avant le départ, nous nous sommes demandés si nous devions emmener un pneu de rechange. Sachant que nous n'avons pas encore crevé avec les pneus que nous utilisons, et en ayant changé les pneus avant le départ, sa présence pouvait paraitre superflue. Alors, nous avons demandé conseil à nos amis diagonalistes qui sillonnent la planète terrestre à vélo. Annie Charrière prendrait un pneu au cas où, alors qu'Alain se contenterait de deux chambres à air de rechange. Préférant prendre toutes les précautions pour ce beau projet - celui de faire découvrir Paris-Brest-Paris à Isabelle - j'ai emmené trois chambres à air de rechange de 28 et un pneu de rechange de 25 avec sa chambre à air car les chambres à air de 28 sont trop grosses pour ce type de pneu et la chambre à air de 25 n'arrive pas à utiliser toute la place offerte dans un pneu de 28! Dans notre salon, j'ai quand même testé que je savais monter ce pneu sur nos jantes en un minimum de temps (20mn). Nous sommes équipés de sandales qui permettent de voyager pieds nus quand il fait chaud et de ne pas avoir les pieds trempés quand il pleut, ou du moins, pas trop longtemps. On ne sait jamais, la kermesse du vélo peut se révéler pluvieuse... Bien évidemment, nous n'avons pas pris le risque de changer ni les cales de ces sandales, ni les pédales ni les hauteurs de nos selles respectives...



Le départ

Nous sommes partis de Grenoble le dimanche matin. Sur l'autoroute, nous avons successivement rencontré nos amis diagonalistes et organisateurs de brevets gapencais et juste avant le péage de Fleury en Bière, Jean-François Salvi que j'avais rencontré au 300km pluvieux d'Albertville... Sur l'autoroute, de grosses averses viennent mouiller les vélos qui ne seraient pas bien abrités dans les automobiles...




Arrivée à Guyancourt

Nous arrivons à Guyancourt sous la pluie... Direction le gymnase des Droits de l'homme et le fameux souterrain que nous devons emprunter pour traverser la route. De l'autre côté du souterrain, rencontre avec Françoise Valluche du cyclo club de Mozac. Rencontrée pendant le 400km, elle a finalement choisi de ne pas s'engager dans cette galère (pour reprendre ses dires) et plutôt apporter son aide à Jean-Paul Briot qui envisage de faire un temps sur cette randonnée...




En entrant dans le gymnase des Droits de l'homme

Et si nous entrions dans le gymnase pour retrouver les ami(e)s et retirer nos documents ? C'est parti... Dès notre entrée, voici la rencontre avec ce qui pourrait être un ami de toujours, Gil Strohheker, mais pourtant nous nous voyons seulement au départ de ce genre de randonnées... La dernière fois, ca devait être lors de Bordeaux-Paris 2000, où il avait été impressionné que je vienne en vélo de Grenoble. Moi, je serais plutôt impressionné par son humilité car il est... très costaud... La preuve, nous n'avons jamais roulé ensemble... Cher ami suisse, à la prochaine...

Et que de diagonalistes... Et des copains à droite et à gauche... Parmi eux, laissez moi vous parler de Pierrette Bidard et de Gilbert Videau... Cette fois-ci, ils tentent Paris-Brest-Paris avec le nouveau maillot de l'Amicale des Diagonalistes. Pour cette épopée, ils ont choisi une haute pointure du cyclotourisme pour les assister: Jean-Pierre Decouty. En faisant connaissance, il nous affirme qu'ici, aujourd'hui, au moins 30% des gens n'ont pas leur place dans cette randonnée.... Cette annonce sonne comme un coup d'épée dans le dos... Isabelle tremble, comme si elle venait de voir le loup et moi, je sens le coton envahir mes mollets... Mais il faut rester calme et savoir raison garder...

Dirigeons nous rapidement successivement vers Christian Théron et André Tignon pour prendre des nouvelles de leurs clubs respectifs... André discute avec Jean-Michel Richefort et Claude Roig pour savoir comment couvrir l'évènement...

Enfin n'oublions pas nos amis de toujours, Marcelle et Jean Nicot, qui ont été très surpris quand on leur a annoncé par téléphone, qu'on allait tenter le Paris-Brest-Paris en tandem...




A l'extérieur, d'autres rencontres...

Que de bruit dans le gymnase... Allons dehors pour trouver un peu de calme...




La rencontre avec les ami(e)s diagonalistes

Les Diagonales sont des randonnées grande distance qui doivent être pratiquées en autonomie. Après les avoir découvertes suite à mon échec de Paris-Brest-Paris 1999, j'ai eu le plaisir de cotoyer de plus en plus de diagonalistes. Qu'ils soient férus de vitesse, ou très lents, il distillent d'appréciables conseils. Avant Paris-Brest-Paris 2003, l'Amicale des Diagonalistes avait organisé une photo de groupe avant le départ. Quelques dizaines de personnes s'y étaient retrouvées sous un ciel radieux. Cette année, changement de décor, un ciel presque pluvieux et un vent glacé, mais ces conditions ne sont pas venues à bout des diagonalistes et de leur bonne humeur. Souvenirs d'une photo de groupe d'une bonne quarantaine de personnes et d'une autre, toute spécialement réservée aux superbes féminines de l'Amicale des Diagonalistes...




Soirée conviviale au restaurant

Même si les photos ne le montrent pas, nous sommes certainement un peu stressés avant le départ... Alors, rien de tel qu'une bonne soirée au restaurant pour discuter de choses et d'autres... C'est parti, Michel Cordier s'engage en 80h, Daniel Ménager espère venir à bout des 84h, Alain Schauber aimerait bien faire mieux qu'un certain tandem et Muriel et Frédéric se promettent de rouler ensemble... Réunissons tout ce monde dans un restaurant et voici le résultat...




Lundi 20 Août 2007

Le petit déjeuner

Une nuit a passé. Nous voici au début du jour le plus long... Une bonne journée commence par un bon petit déjeuner... C'est parti...




Sourires d'une matinée pluvieuse

Et quelle matinée... Il pleut... Vite, on rejoint la chambre de l'hôtel sans se faire tremper, en essayant de rentrer la tête dans les épaules... Devant la chambre, il en faudrait plus pour intimider François Pulicari de Grenoble et nous rencontrons des cyclos italiens... C'est François qui fait l'interprète... J'essaye d'apprendre à compter en italien pendant ces vacances... Uno, Douai (comme la ville de Douai ?), et le reste, je ne m'en rappelle plus... Eugénio et Alessandro nous prédisent la chance (fortuna) car un escargot veut rentrer dans notre chambre...




Occupation d'une matinée pluvieuse

Laissons de côté nos amis italiens et leurs maillots et allons prendre des nouvelles des amis diagonalistes. Très studieux, Bernard Ducornetz a rangé son vélo au sec dans la chambre et il me montre ce qu'il fait avant le départ: il prépare le compte rendu de sa dernière Diagonale de France avec le sourire...




Matinée pluvieuse à Saint Quentin en Yvelines

Laissons Bernard Ducornetz tranquille pour écrire ses souvenirs de Diagonale, et allons voir à quoi ressemble le centre de la ville nouvelle de Saint Quentin en Yvelines. Nous avons prévu de partir avec deux sandwichs, achetés ce matin dans une boulangerie. N'étant pas sûrs de pouvoir arriver au premier lieu de ravitaillement sans avoir manger du salé, ces sandwichs seront placés dans notre sacoche avant. Il est donc convenu de les déguster au milieu de la première nuit, en cas de coup de barre...

Le temps est vraiment pluvieux ce matin. Des vélos de randonneurs sont déjà exposés un peu partout au centre ville et j'ai le plaisir de retrouver Barry Sercombe après avoir fait sa connaissance en Trice lors de l'édition de Paris-Brest-Paris 2003. Il est cette fois-ci en vélo solo, car le Trice lui a provoqué des tendinites à la cheville à cause de ses mollets trop lourds. Apprenant que nous partons en tandem, il nous souhaite de réussir et d'être toujours mariés à la fin de la semaine! Ambassadeurs du pays au soleil levant, les japonais viennent sur le Paris-Brest-Paris pour tenter de l'ensoleiller... Il y en a besoin et leurs sourires en disent longs... Bravo...




Repas de midi, à l'abri...

La journée avance et voici le temps de prendre l'avant dernier repas... A coté de l'hôtel, nous nous retrouvons dans une brasserie où nous avons pris soin de s'assurer qu'on pourrait avoir des pâtes. La réponse fut positive, mais sans sauce car le patron n'a pas le temps de la faire. Finalement, avec l'affluence, nous aurons de la sauce bolognaise et du fromage râpé sur les pâtes... Tout cela nous rend souriant, surtout François Pulicari qui reste très jovial...




Après le repas, quelques rayons de soleil et des sourires

Nous irons nous reposer après le repas en tentant la sieste impossible. Si en 2003, j'avais réussi à dormir, ce fut plus difficile cette année... Il faut dire qu'en dehors de la chambre, les conversations allèrent bon train...




La vraie météo pendant le Paris-Brest-Paris 2007

Faisons un point rapide sur la météo de cette randonnée... En 2003, il avait plû la veille de l'édition mais ensuite un anticyclone était venu. Il avait nettoyé la Bretagne de tous les nuages et favorisé le refroidissement nocturne. Entre 5 degrés la nuit à Corlay et 25 degrés le jour à Fougères, cela fait 20 d'amplitude thermique entre le jour et la nuit...

Avant l'édition de 2007, les modèles météo ont été consultés. Si tous étaient d'accord pour annoncer un refroidissement en altitude, soit la création d'une goutte froide, tous n'étaient pas d'accord pour dire précisément où elle se situerait. On a parlé du Golfe de Gascogne, endroit idéal car comme les vents tournent dans le sens inverse des aiguilles d'une montre autour d'une dépression, le vent d'est aurait été favorable pour aller à Brest. D'autres l'ont vu plus haut, sur la Bretagne, mais tous ont été d'accord pour dire qu'elle aurait une durée de vie limitée et qu'elle s'évacuerait vite vers l'est.

La carte ci dessous montre le vrai comportement de cette dépression pendant le Paris-Brest-Paris 2007. Sur la Bretagne, quasi-stationnaire, sans trop de vent, ce qui implique que son évacuation sera lente, très lente... Il a plû toute la semaine sans trop de vent, sauf sur Brest, la dépression semble s'être creusée sur place comme pour assister, elle-aussi, au Paris-Brest-Paris ! A noter que la situation de la semaine précédente aurait été catastrophique avec une tempête de sud-ouest...

L'avantage d'une telle situation est que le refroidissement nocturne n'a pas eu lieu car les nuages étaient là (oui c'est vrai) pour éviter que la terre se refroidisse. Entre 9 degrés la nuit et 16 degrés dans la journée, cela ne fait que 7 degrés d'amplitude thermique. Nous n'avons donc pas utilisé les cagoules pour protéger la tête ni les gants longs pour ne pas avoir froid au bout des doigts...




Sourires d'avant le départ

Ca y est! Nous sommes sortis de l'hôtel vers 17h00 pour rejoindre le lieu du départ. Sur la route, des vélos partout, à droite et à gauche... Sans oublier les citadins qui rentrent chez eux après le premier jour de la reprise du travail... Images normales d'un lundi soir dans la banlieue parisienne... Soudain, sur la droite, voici le groupe de l'ATSCAF de lyon... Parmi eux, Chrystel Bertrand, Florian Cabaj, Yann Brizais et Christophe Bourgnac qui ont été virtuellement rencontrés sur le forum et pendant le BRA sans oublier les brevets de 200km et de 300km à Lyon.


Je me permets aussi de vous présenter un tandem californien avec qui nous allons rouler pendant une bonne partie de la randonnée... Nous les verrons peu de temps après le départ, puis à Loudéac, une nouvelle fois à Loudéac et plusieurs fois au retour... Voici donc Katie Olson (7371) et Robbins Peek (7370) venus de San Francisco...




Pour se mettre dans l'ambiance: Diner entre randonneurs

Le soir, pour se mettre tranquillement dans l'ambiance, nous avons choisi de prendre le repas proposé par l'organisation. Si la plupart des participants franciliens préfèrent rester chez eux, les étrangers préfèrent cette mise en bouche progressive... Une grande queue; rencontre avec des tandems de Seattle côtoyés sur internet... On fait la queue en photos...




Plus de détails sur ce dîner

En entrant dans le restaurant, le menu est affiché est affiché en plusieurs langues... Une entrée de crudités, un plat de résistance, fromage et dessert (tarte aux pommes ou Paris-Brest à la crème) sans oublier le café... Mais pourquoi, dit-on encore que PBP est une course... La prochaine fois, on pourrait écrire: Bonne randonnée... A table, que de rencontres... Si certaines féminines sont confiantes, d'autres cyclistes masculins semblent mal organisés: Sur l'un d'entre eux, à une heure du départ, la plaque de cadre est encore accrochée autour du coup et pas encore fixée sur le vélo...




Retrouvailles avec Ellen Maxon

Nous faisons du tandem depuis fin 1999. Nous avons commandé le tandem lors d'une après-midi pluvieuse à Lyon et Grenoble... Ce soir là, nous étions pressés de revenir pour accueillir chez nous Ellen Maxon de Seattle... Cette année, elle nous a annoncé qu'elle allait tenter le Paris-Brest-Paris en tandem... Retrouvailles et émotions avant le départ... C'est chouette! Bravo Max et à de suite...

Alors que nous allions repartir un homme et une femme regardent notre tandem. Rapidement la discussion s'engagent. Habitant dans le coin, ils ont entendu parler de Paris-Brest-Paris, sans savoir exactement ce que tous ces randonneurs faisaient ici. On leur précise qu'on sera de retour Vendredi soir, si tout va bien. L'aventure leur parait audacieuse. Puis, au fil de la conversation, je regarde cette dame que je pense déjà avoir vue quelque part! Effectivement, elle a travaillé au service médical de l'entreprise automobile où j'étais prestataire il y a 13 ans. Ou alors peut-être étions nous voisins... Le monde est petit... Sans faire plus de bruits, ils disparaissent dans la foule en se régalant de tout ce spectacle, encore mieux que la télé...




Ca ne rigole plus: Départ des 80 heures

Bon, maintenant, il faut y aller... L'heure approche... Avant de se laisser tomber dans la gamelle du Paris-Brest-Paris, regardons ceux qui y sont déjà tombés et qui s'apprêtent à être brassés de toutes parts... Le départ des 80h...




Passage au contrôle des tandem et des vélos spéciaux

Mais vite, Isabelle me rappelle à l'ordre! Nous allons être en retard... Il faut aller faire contrôler les éclairages du tandem... Et être regroupés entre vélos spéciaux, voire très spéciaux... C'est parti...




Sur la ligne de départ, devant l'entrée de la Kermesse

Et nous voici devant le bord de l'immense gamelle, devant le mur du Paris-Brest-Paris 2007... J'initialise mes deux compteurs... Je redresse le rétroviseur de cintre et il me reste... dans la main gauche... Et mince... Voici le premier et seul incident technique... On le range dans la sacoche... On retrouve Magaly et Marc Le Danff, alias Tandem Breton, avec qui nous avons parfois été confondus lors des brevets... Le départ approche, j'enlève mon Goretex que j'avais mis pour ne pas avoir froid... Je pars avec deux épaisseurs: un maillot fin de vélo et une veste fine à manches longues, il ne pleut pas, c'est juste un défilé de cumulus, normalement inoffensifs...




Lundi 20 Août 2007: 21h00: Le départ

Ça y est! Nous venons de tomber dans la marmite du Paris-Brest-Paris ou de rentrer dans la kermesse du vélo... Nous partons, les uns derrière les autres ou les uns à côté des autres...


Les ronds points semblent difficiles à passer. Si je n'avais pas mieux piloté le tandem que lors de notre première Flèche Vélocio, j'aurais été très stressé... Certains partent très vite... Michel Gagnard fut retardé dans un rond point... On roule quelques instants avec le vélo rameur solo qui semble s'économiser... Isabelle découvre le départ du Paris-Brest-Paris... Les spectateurs nous crient:

-Bon courage...

Isabelle leur répond:

-A Vendredi

Devant, je ne dis rien... Isabelle est donc certaine de revenir Vendredi sans aucune douleur, ni aucun incident... J'admire son flegme alors que je ressens ce que je vis au début de chaque Diagonale: Mais vais-je pouvoir aller au bout ? Et si je flanche, c'est Isabelle qui va en pâtir... Je respire profondément, l'air frais arrive dans les poumons, je me décontracte... Les ronds points deviennent de moins en moins nombreux, après Ergal, la campagne arrive... Je montre à Isabelle là où se finit la ville nouvelle de Saint Quentin, là où j'avais l'habitude de venir tous les soirs quand j'habitais près du départ alors que je ne la connaissais pas encore...

Les gouttes de pluie fine arrivent... Je n'y prête pas attention... Mais arrivés à Montfort L'Amaury, la veste fine à manches longues est humide. On s'arrête. Premier arrêt où seront faites deux poses techniques pour nous deux et je remplace cette veste fine par le Goretex que je ne quitterai finalement plus sauf vers Brest. A partir d'ici, l'équilibre thermique du haut de mon corps est trouvé...

Nous sommes ici dans la montée, là exactement où j'avais dépanné la dynamo de Jeanine Pouet en 1999... Quel souvenir... Un tandem arrive, son passager nous crient:

-Eh Jean-Philippe... Allez... Allez...

Et le tandem s'enfonce dans la nuit... J'ai juste eu le temps de reconnaitre Fabrice Milanési derrière et Pierre Duvernoy qui pilote... Nous reprenons vite la route... La descente de Gambaiseuil arrive... Devant nous, c'est une longue chaine illuminée de vélos spéciaux qui s'enfonce dans la nuit...

Nous arrivons tranquillement à Nogent le Roi... Ha, le fameux Nogent le R, cher à Joseph Gental, notre ami du Sud Ouest, qui en 2003, au retour, avait confondu Nogent le Roi (où il aurait dû passer) avec Nogent le Rotrou (où il est allé accidentellement)...

La route continue... Dans la nuit, nous faisons connaissance avec un autre tandem: Max et Vincelette Audouin de Picardie... Les discussions commencent... Max est diagonaliste, comme moi. Rapidement, Isabelle s'inquiète de savoir auprès de Vincelette si elle a déjà fait des Diagonales...

-Jamais...

Isabelle est rassurée... Nous sommes logés à la même enseigne... Le temps de discuter et nous arrivons à Ormoy, où nous sommes remontés par les premiers vélos solo. D'abord un peloton de 6, dont des italiens... Puis deux derrière... Puis d'autres... Ca y est, Deux gamelles viennent d'être mélangées...



Mardi 21 Août 2007: 00h20: Châteauneuf en Thymerais 82km

Nous avons l'habitude de manger régulièrement en vélo, tous les quarante kilomètres. Pendant les séances d'entrainement, notamment pendant le 300km de Lyon, Isabelle avait souhaité qu'on augmente cette distance pour s'arrêter moins souvent, par exemple tous les 50 kilomètres... Finalement, après avoir négocié, nous sommes parvenus à conserver un arrêt de principe tous les 40 kilomètres, tout en s'alimentant sur le tandem sans s'arrêter. Par exemple, Isabelle pourrait me nourrir des barres de céréales tout en roulant... L'exception étant faite pour le gâteau diagonaliste au chocolat qui est friable et qui ne mérite pas d'être dégusté en roulant... Lors de l'établissement de la feuille de route de Paris-Brest-Paris, nous avions convenu de nous arrêter à Chateauneuf en Thymerais, comme en 2003, pour manger quelque chose...

Consultant le forum du Paris-Brest-Brest (suivant une belle initiative d'Yvan Luchini), j'ai appris que le Bar des Sports serait ouvert à cette occasion. J'ai relayé l'information sur les forums australiens, américains et anglais pour que tout le monde le sache et nous avons fait notre seconde pause devant le Bar des Sports... Au menu, remplissage des gourdes, deux parts de gâteau au chocolat sans oublier d'aller saluer Frédérique et Agnès avec qui nous avions fait virtuellement connaissance avant la randonnée... Frédérique m'annonce que l'un des vélos solos, Laurent, du forum, serait déjà passé... Souvenirs d'un arrêt en pleine nuit en photos...




Nous sommes repartis rapidement de Châteauneuf en Thymerais... Entre d'autres vélos solos, un tandem, puis un autre. Celui-ci n'est pas français et vient de Californie. La dame, Kattie, nous dit même venir de San Francisco... Suivez le fil de cette histoire, nous nous reverrons plus tard... Dans la nuit, il pleut parfois, une pluie fine... La route file dans la forêt... Longny au Perche est rapidement atteint, souvenez-vous de cette ville, c'est ici que nous avons fait le tour de la place sur la gauche... De courtes descentes se profilent puis de plus longues. J'ai alors souvenir d'un conseil d'Alain Schauber qui m'avait dit de laisser filer le tandem dans les descentes, Francine ajoutant même que parfois, le trottoir passe un peu près... Alors après les deux flèches Vélocio, voici venu le moment de mettre en pratique ce conseil. Dès lors qu'une descente intéressante se profile, je vérifie que le second phare E6 est bien mis, et que l'éclairage de gauche (avec un phare DLumotec fonctionnant sur des piles au lithium) est commuté, la route s'illumine, je prends le milieu en essayant de me guider par rapport à la signalisation horizontale et je laisse filer le tandem. La frontale allumée, j'aperçois la prise de vitesse sur le compteur... Avant Mortagne, les montagnes russes arrivent, et j'apprécie avoir laissé filer le tandem dans la précédente descente pour avaler le plus possible cette côte... Parfois on les finit en moulinant sur le 26/23 et parfois sur le 40/26...



Mardi 21 Août 2007: 03h15: Mortagne au Perche 142km

Nous arrivons à Mortagne au Perche en milieu de nuit, en compagnie d'un cyclo qui a fait les brevets à Annecy... Dès notre arrivée au ravitaillement, nous sommes accueillis par une équipe de l'ACT qui va prendre soin de nous avec leur ravitaillement... En faisant connaissance avec d'autres équipages de tandem (russes ou français), nous allons grignoter nos sandwichs, achetés le matin même, et apprécier la soupe, sans oublier les gaufres à la crème de marrons... Remercions Elvira Askarova et à Christian Van Den Ackerveken pour leur accueil et leurs délicates intentions en plein milieu de la nuit... Détails en images...




Mardi 21 Août 2007: 03h30: Tout savoir sur Mortagne au Perche

Lors de notre passage aux toilettes, j'en ai profité pour aller voir ce qui se passait au ravitaillement officiel du Paris-Brest-Paris... Souvenirs d'un ravitaillement en pleine nuit...




C'est reparti... C'est encore la nuit noire mais il ne pleut plus... Si le temps avait été dégagé, les nuits auraient été plus courtes mais les nuages vont finalement retarder l'apparition des premières lueurs du jour... On pédale et soudainement, je vois un spectacle inespéré: DES ETOILES. Mais, c'est merveilleux, le ciel vient de se dégager... Je pense à un Paris-Brest-Paris sans pluie... L'avantage du tandem est de pouvoir discuter de suite avec la coéquipière sans la chercher. Je montre à Isabelle la Grande Ourse qui ressemble à une grande casserole (la marmite de Robert Lepertel non?) et l'étoile polaire... Au fond, on aperçoit même le W de Cassiopée...

Mais à l'horizon, un nuage blanc, certainement illuminé par les lumières d'une grande ville montre le bout de son nez... Je crains le coup de barre, le moment où je vais commencer à bailler et où finalement je vais devoir m'arrêter comme en 2003 ou en 1999... Mais l'instant ne vient pas et il ne viendra pas... Isabelle, s'endort et se demande ce qu'elle fait là, elle en a marre... Elle a besoin d'une remontée de moral. Je baisse la fréquence de pédalage, on s'arrête là sur ce qui ressemble en pleine nuit à un parking et je lui conseille de manger son restant de sandwich en marchant. Marcher va faire poser le talon par terre et va inciter au retour veineux vers le coeur, plus vite qu'en vélo... De quoi faire circuler le sang et provoquer un changement de rythme... Isabelle va au bout du parking, je regarde les quelques vélos passer.... Dans la nuit, ils me regardent, m'éblouissant avec leurs frontales, et me laissant comme souvenir, le seul bruit de la chaine qui s'articule dans le dérailleur... Isabelle revient... Nous repartons vite...

Nous passons sous une autoroute, peu fréquentée à ce moment de la nuit, et nous arrivons à La Hutte. Je connais cet endroit, c'est ici que Pierre m'avait laissé en 2003, au retour, car il en avait marre de mes arrêts pour faire des photos et pour me reposer... Je montre à Isabelle l'escalier sur lequel je m'étais reposé quelques minutes, quelques larges minutes...

Nous roulons quelques instants avec Sheila Simpson de l'AUK. Discussion en anglais en plein milieu de la nuit où nous prenons des nouvelles de Francis Cooke... J'aurais bien aimé la prendre en photo. Mais l'appareil reste dans la sacoche de guidon. Rien à faire, la photo n'aura pas lieu...

Mais au fait, où sont Max et Peter ? Isabelle me répond qu'ils sont devant... Je ne me souviens pas les avoir vu devant, mais je n'ai pas fait attention à la position de chacun...



Mardi 21 Août 2007: 06h40: Le Fresnay sur Sarthe 197km

Isabelle va mieux, nous arrivons au Fresnay sur Sarthe. En 2003, nous nous étions arrêtés ici alors qu'il faisait jour... Cette année, chouette, un peu d'avance, il fait nuit... Je file à la boulangerie acheter des vienoiseries et nous allons les consommer dans le bistrot ouvert un peu plus haut...

Isabelle s'asseoit... Je commande deux grands cafés... Nous ne sommes pas seuls, voici les anciens copains du VCMB qui arrivent et qui s'installent... Quel plaisir de revoir les anciens amis du club où j'ai appris à pédaler, à mouliner, même si je rentrais très souvent seul... Et puis Max et Peter arrivent... Ils se sont trompés au départ, rallonge de 20km... Max et Peter sont stressés... Souvenirs en photos...




Mardi 21 Août 2007: 07h15: Sur la route

Nous repartons vite vers le prochain contrôle avec les copains du VCMB, dont Gérard Gandais qui me demande si je suis toujours bien à Grenoble. La réponse est claire et sans ambiguité... Doucement, le jour se lève et j'utilise mon premier droit à la photo en roulant... Merci Isabelle...




Mardi 21 Août 2007: 08h30: Villaines la Juhel 226km

Élévation: 1612 mètres. Élévation cumulée: 1612 mètres

Quel rythme! Il pleut et nous arrivons à Villaines la Juhel en ayant couvert ces premiers kilomètres en autant de temps qu'un brevet de 200km. C'est une victoire personnelle par rapport à 2003 mais surtout par rapport à 1999. C'est une victoire d'équipe avec Isabelle car nous n'avons - pour l'instant - mal nulle part... Je pose le tandem, nous allons pointer, nous allons nous perdre avant de se retrouver au self service, une occasion toute trouvée pour laisser parler les photos...




Mardi 21 Août 2007: 08h40: Tout savoir sur Villaines la Juhel

Isabelle va remplir nos gourdes, on se donne rendez-vous dehors, après les photos... D'accord ?




Mardi 21 Août 2007: 10h00: Sur la route

Nous repartons... Sur la route, rencontres respectives avec Maindru photo et Patrick Drecourt... L'esprit diagonaliste de ce dernier nous offrira la photo et d'agréables moments de pédalage en sa compagnie... Merci...




Plus loin, c'est le temps d'une pause technique... Je tiens le tandem avec la main gauche et l'appareil photo se soulage...




Comme Jean-Pierre Branquart, nous sommes finalement bien équipés pour vaincre la pluie. Nous utilisons avec succès une veste Goretex bien fermée au niveau du cou. Les jambes sont recouvertes d'une jambières qui est placée par dessus la chaussette thermique. La jambière est nécessaire pour éviter les dégoulinures d'eau qui vont mouiller le pied. La jambière mouillée sèche très vite, car nous moulinons beaucoup et la pluie n'est pas trop violente. De plus, elle évite que les tendons soient soumis à un froid trop saillant... Vers Gorron, nous sommes remontés par Muriel Cordier et Frédéric Deschuyteneer qui roulent bon train... Nous allons essayer de les suivre jusqu'à Fougères, mais à Saint Ellier du Maine, j'ai quand même envie de m'arrêter pour saluer les gens qui nous avaient gâtés en 2003 et leur fille, que j'ai rencontrée sur le forum du Paris-Brest-Paris derrière ce lien... Malgré un arrêt très court, nous perdons Muriel et Frédéric... Plus loin, à Laignelet, un camping car stationné nous attend... C'est une autre personne de l'ACT qui nous propose une assistance... Il pleut averse, nous la refusons gentiment, préférant rester dans l'ambiance du prochain contrôle et pourquoi pas, retrouver Muriel Cordier et Frédéric Deschuyteneer...



Mardi 21 Août 2007: 13h20: Fougères 315km

Nous arrivons à Fougères sous la pluie... Les garde-boue en inox nous protègent bien de la pluie et nous en sommes satisfaits... Dans Fougères, juste avant le contrôle, nous roulons avec Jean-Michel Joffre qui a eu des problèmes techniques... Arrivée sous la pluie et souvenirs humides de l'appareil photo...




Mardi 21 Août 2007: 13h55: Une cyclote se repose à Fougères

Dans la salle, une cyclote américaine tente de se reposer... Je lui fais remarquer qu'elle porte un beau maillot de Death Valley... Elle met un point d'honneur à me certifier qu'elle a été la première féminine dans cette randonnée... Et elle s'endort sur deux chaises... Son mari reste dubitatif...




Nous repartons de Fougères sans pluie, mais le ciel est bien chargé... Les pieds sèchent rapidement... De petits groupes se forment. Voici notamment celui-ci, mené par Eliane et Jean-Claude Bertelli, amis diagonalistes de Caussade... Plus loin, nous faisons connaissance avec l'organisateur des brevets de La Garde, dans le Var, Claudy Gauthier et son épouse Colette sur un tandem bleu Cattin... Une question me trotte dans l'esprit: Quand allons nous être remontés par les premiers 84h ? Sylvie Quemener et Laurent Jubin y sont en tandem, et avec la volonté de ne pas revoir de nuit ce qu'ils ont vu en 2003... Donc ils doivent appuyer sur les pédales... Et Gérard Batoux, un ancien collègue de boulot... Ou sont-ils ? je surveille les couleurs des numéros des participants qui nous doublent, mais la seule couleur est la couleur verte... Nous sommes donc encore dans la même gamelle...



Mardi 21 Août 2007: 17h00: Tinténiac 370km

Élévation depuis Villaines: 996 mètres. Élévation cumulée: 2610 mètres

Nous arrivons à Tinténiac avec trois bonnes heures d'avance sur mon horaire de 1999. Je savoure cette victoire intérieurement... C'est super et Isabelle est en forme... Notre projet se passe bien... Attention de ne pas tomber bêtement entre ces barrières disposées ça et là aux contrôles... Coup de fil de Brigitte, ma soeur, qui veut savoir où nous en sommes pour venir nous voir à Tinténiac...

-Ah ouais, vous y êtes déjà ?

Malgré toute la considération que j'apporte à la famille, on convient de ne pas les attendre... Souvenirs de Tinténiac en photos...




Mardi 21 Août 2007: 17h50: Sur la route

Il pleut légèrement quand nous partons de Tinténiac... Je me souviens avoir peiné pendant cette étape interminable jusqu'à Loudéac en 1999 et en 2003 où je me suis endormi deux fois. D'ailleurs Guy Conche et Pierre-André Sonzogno avaient dû m'attendre et je profite de ces lignes pour les en remercier... Mais où vais-je sombrer dans le sommeil et quand vais-je bailler ? En attendant la réponse, j'utilise mon second ticket pour faire des photos en roulant... Merci Isabelle...


Finalement, le canadien Ivan Andrews va rester là où il était... Il a certainement juste voulu prendre les roues pour s'économiser quelques instants... C'est ce que nous avons su plus tard, quand Antoinette Galon nous a gentiment transmis ses photos. Pour tout vous dire, Antoinette habite sur la route du Paris-Brest-Paris, près de Bécherel et avec son petit fils Matisse, elle a pris en photo les cyclos qui se sont laissés attirer par la marmite du Paris-Brest-Paris... Remercions la encore et profitons de ces lignes pour signaler son blog dans lequel, elle décrit sa vie et le Paris-Brest-Paris...




Après Bêcherel, la route s'élève... J'avais prévenu Isabelle... Je commence à avoir faim... Peut-être n'ai-je pas mangé suffisamment à Tinténiac. J'aurais dû prendre moins de photos et plus manger ? Je me demande ce que je fais ici, sous la pluie et quand sera le Paris-Brest-Paris. J'ignore encore ce qu'Isabelle a pu ressentir dans les pédales dans ces moments là. Quand j'ai pris conscience que j'étais, que nous étions sur le Paris-Brest-Paris et que c'était maintenant ou jamais, je me suis rendu compte que j'avais été bien bête de faire la promotion des brevets qualificatifs en ayant concocté cette page. J'ai besoin de manger, et vite... Nous voici arrêtés à Médréac dans une boulangerie... Je suis le seul client, Isabelle est seule sur le trottoir avec le tandem... La boulangère indique qu'il ne lui reste que deux croissants au chocolat et aux amandes... J'en prends un... En ressortant, je remarque que des cyclos se sont arrêtés devant la boulangerie... L'un deux est américain et me demande:

-How do you call that ?

-This is croissants au chocolat et aux amandes...

-Is it good ?

Sans attendre la réponse, voici l'américain parti acheter le dernier croissant qui restait. Il ressort et me regarde... Ses yeux dévorent le croissant...



Mardi 21 Août 2007: 18h45: Rencontre inattendue suite à un croissant au chocolat et aux amandes

A ce même instant, Isabelle se retourne et aperçoit Brigitte, Charles et Cécile, respectivement soeur, beau-frère et nièce... La rencontre est inattendue, d'autant plus que Brigitte a apporté du gâteau... Pendant ce temps, les autres cyclos s'arrêtent à la boulangerie... Merci Brigitte pour cette rencontre, merci de votre déplacement. Le gâteau a été bien apprécié sur place et plus loin... Souvenirs en photos avant de repartir rapidement...




Mardi 21 Août 2007: 20h00: Sur la route (pluvieuse)

La pluie a repris... J'avais envie d'arriver à Loudéac avant la nuit, mais les kilomètres sont encore longs... Alors que j'utilise mon troisième ticket pour prendre une photo après une belle averse, une voiture nous double et s'arrête un peu plus loin... André Tignon en sort et nous prend en photo...




Mardi 21 Août 2007: 20h40: Restaurant La Perchais juste avant la Trinité Porhoët

C'est bien joli de pédaler, mais il ne faut oublier que Loudéac arrive, un lit nous y attend mais nous devrons manger avant... Manger au contrôle peut être une solution, mais Loudéac est un lieu d'affluence avec ceux qui arrivent, ceux qui rentrent (déjà) de Brest, et le peloton des 84h qui s'annonce...

Pour ces raisons, lors de l'établissement de la feuille de route, en utilisant les pages jaunes, j'ai dressé la liste des restaurants sur le parcours qui seraient susceptibles d'être ouverts ce mardi soir... Ici, une pizzéria n'est pas intéressée pour ouvrir et juste avant la Trinité Porhoët, je trouve un restaurateur qui prévoit d'ouvrir pour l'occasion. Ayant reformulé les dates précises, cet ancien cycliste et restaurateur isérois m'a directement demandé ce qu'on voulait manger... J'ai alors essayé de choisir un menu qui convienne au plus grand nombre, c'est à dire une soupe pour réhydrater, des pâtes, une viande blanche et une crème brulée, le genre de dessert sucré qui passe bien... La demande semble avoir été prise en compte, le restaurant sera ouvert. Je fais passer l'information sur les forums anglophones du Paris-Brest-Paris et en arrivant devant le restaurant La Perchais, nous y retrouvons justement Brigitte Legrand et Roger Maillard qui s'apprêtent à y diner... Dans la salle, on retrouve d'autres amis rencontrés virtuellement ou non... Un australien en profite même pour me dire qu'il a bien imprimer le mail que j'avais envoyé deux semaines plus tôt! Quelle bonne soirée nous avons passé ici, au chaud, devant un feu de cheminée que Brigitte a justement utilisé pour faire sécher ses effets... Brigitte et Roger sont tellement bien ici qu'ils ont choisi de dormir ici... Rapides souvenirs d'un diner en photos...




Nous repartons sous la pluie... Le relief est encore accidenté et je me souviens de l'endroit où le photographe s'était posté en 1999 dans la montée après la Trinité Porhoët...



Mardi 21 Août 2007: 23h20: Loudéac 459km

Élévation depuis Tinténiac: 1688 mètres. Élévation cumulée: 3300 mètres

Nous arrivons trempés à Loudéac... Le téléphone portable affiche un message, celui de Jean-Pierre Lecam... Il nous donne des nouvelles des vélos couchés et nous propose son aide, en cas de besoin. Merci Jean-Pierre pour ta sympathique attention...

Souvenir d'un rapide contrôle à Loudéac avant d'aller... dormir...




Mardi 21 Août 2007: 23h35: Tout savoir sur Loudéac

On ne s'attarde pas dehors, il pleut, mais voici quand même quelques photos...




On a dormi 3 heures à Loudéac, soit l'équivalent de deux cycles de sommeil. Le réveil a été dur, je serais bien resté au lit, mais c'est l'heure... Quelques viennoiseries avec un café avant de repartir...



Mercredi 22 Août 2007: 05h50: Déshabillage à Trévé 466km

Lors de l'établissement de la feuille de route, j'ai mis en garde Isabelle sur la portion de route entre Loudéac et Carhaix et plus particulièrement entre Loudéac et Corlay... Le relief accidenté, la non signalisation horizontale, le revêtement de différentes couleurs noires font de cette portion une des difficultés de Paris-Brest-Paris. Nous l'attaquons reposés et finalement au sec car il ne pleut plus quand nous arrivons à Trévé... Il fait tellement bon que j'enlève le Goretex pour retrouver la veste à manches longues qui n'a pas du tout été trempée grâce aux sacs ziploc rangés dans la sacoche arrière...




Mercredi 22 Août 2007: 06h40: Corlay 492km Contrôle secret

Trente trois kilomètres séparent Loudéac de Corlay... Je venais de lire mon compteur quand j'ai découvert l'endroit du contrôle secret...

Souvenir d'un contrôle secret pour celles et ceux qui auraient tenté de s'échapper de la gamelle de Paris-Brest-Paris...




Mercredi 22 Août 2007: 07h00: Départ de Corlay

Nous repartons de Corlay en pleine nuit... Il ne pleut plus... Une nouvelle journée commence... Dès la sortie de Corlay, rencontre avec un trike anglais et les copains de l'ATSCAF69, oui, vous avez bien lu, ceux que l'on avait vus avant le départ... Mais au fait, où est Chrystel? Détails en photos...




Mercredi 22 Août 2007: 08h00: Sur les routes bretonnes

Lentement le jour se lève... Nous suivons un tandem qui semble différer des tandems américains car il porte la marque française LOOK. On tente la discussion et nous faisons connaissance avec Tine Vanhee et Wim Allegaert, un équipage belge à qui j'avais conseillé le gîte de Trévé via le forum du Paris-Brest-Paris...

A Plounevez Quintin, nous rencontrons à nouveau Brigitte Legrand et Roger Maillard... Si nous avons eu plaisir à nous retrouver chez Brigitte et François Pulicari avant la Semaine Fédéral, il n'avait pas été convenu de faire route commune. Mais, force est de constater, avec plaisir, que nous faisons le yoyo depuis hier. Nous prenons de leurs nouvelles après leur nuit passée à la Perchais... Plus loin, les vaches nous barrent la route, et nous retrouvons Manfred Patzelt, un ami de Grenoble, organisateur du BRC... Lentement mais surement, nous arrivons au prochain contrôle...




Mercredi 22 Aout 2007: 08h55: Carhaix 568km

Élévation depuis Loudéac : 669 mètres. Élévation cumulée: 3969 mètres

C'est une longue file de camping car qui nous signalent la présence du contrôle de Carhaix... Il y a foule au contrôle où nous retrouvons Evelyne Lagier... Détails en photo d'un contrôle de plus... Sur une ces photos, on remarquera celle de Jon Muellner, un cycliste américain, en train de prendre des notes de la randonnée pour ne rien oublier. C'est ça le cyclotourisme!




Mercredi 22 Aout 2007: Dans la vallée de la rivière d'Argent

Quand nous repartons de Carhaix, il ne pleut plus. Le plafond se relève... Nous retrouvons Peter et Max, une occasion d'utiliser mon quatrième ticket pour faire des photos en roulant... Dans la vallée de la rivière d'Argent, les cyclos se déshabillent... On y va...




Mercredi 22 Aout 2007: 11h20: Dans la montée au Roc Trévezel

Après Huelgoat, nous entamons la montée vers le Roc Trévezel... A quoi ressemble cette montée ? m'avait souvent demandé Isabelle... J'avais alors répondu par une montée constante, pas plus difficile qu'une petite montée dans les environs de Grenoble... J'ai cependant insisté sur le fait que cette montée est plus difficile moralement car c'est une longue ligne droite qui attend les cyclistes fatigués...

Au niveau de la Feuillée, nous avons retrouvé sur le bord de la route Pierre-André Sonzogno. Nous avons fait le Paris-Brest-Paris 2003 ensemble, il est ensuite parti pour un long périple autour du monde, avant de nous attendre aujourd'hui près de la commune la plus haute de Bretagne (285 m), là où habite son fils... Il n'est pas venu les mains vides, mais avec du jus d'orange, un pain aux raisins fait maison et son appareil photo... Merci Pierre-André, ta visite nous a fait bien plaisir... Détails en images...




Mercredi 22 Aout 2007: 11h20: Tout savoir sur la montée au Roc Trevezel

La montée se poursuit, vers le Roc Trévezel... Avant de laisser la parole aux images sous le soleil, précisons un instant que nous avons vu bon nombre d'amis qui reviennent de Brest. Citons dans le désordre, Jean-Jacques Tréguer, Bernard Ducornetz (qui a fini son compte-rendu ?), le tandem noir de Sylvie Quemener et de Laurent Jubin et même Claude Mabillot qui n'a pas hésité à rebrousser chemin pour venir nous saluer... L'esprit randonneur existe et les salutations nous ont bien encouragés...




Mercredi 22 Août 2007: 12h20: Sizun sous le soleil 622km

Élévation depuis Loudéac : 1053 mètres. Élévation cumulée: 4353 mètres

Après le Roc Trévezel, le soleil revient et s'invite dans les calvaires bretons... A Sizun, rencontre avec André Tignon, Francis Swiderek et Marie-France Lesné sans oublier ces charmants autochtones qui se proposaient de distribuer eau, bananes et fromage... Vite les images...




Mercredi 22 Août 2007: 12h50: Souvenir d'une cyclote assistée...

Sur la route de Brest, une cyclote veut abandonner (elle l'a dit à ses assistants)... Sa voiture d'assistance lui apporte tout le réconfort qu'elle espère sur le parcours... Hum...




Mercredi 22 Août 2007: 13h20: Sympathiques rencontres au bout de la Bretagne

Plus tard, nous voici dans la banlieue de Brest... Si nous sommes partis avec des vélos spéciaux, nous avons le plaisir ici de rencontrer des gens tout à fait normaux qui randonnent sur d'étranges vélos... Amitiés sincères à Jean-Lou Desbarbieux pour sa tranquillité et à Magaly et Marc pour les photos...




Mercredi 22 Août 2007: 14h00: Juste avant Brest

Après Plougastel Daoulas, une grande descente nous amène à Brest... Étant passé ici trois fois pendant mes Diagonales de France, j'ai plaisir à faire découvrir le coin à Isabelle. Elle est derrière, je regarde devant, je ne vois pas sa réaction... J'espère qu'elle apprécie... Détails en images...




Mercredi 22 Août 2007: Dénivelée et graphe de Loudéac à Brest

De Loudéac à Brest, une étape de 165 kilomètres avec une amplitude thermique d'à peine 10 degrés... Le graphe de la vitesse est donné à titre indicatif pour montrer qu'on a pédalé... entre plusieurs arrêts... On apprend beaucoup en lisant son compteur après une telle randonnée...




Mercredi 22 Août 2007: 14h30: Brest 657km

Élévation depuis Loudéac: 1365 mètres. Élévation cumulée: 4665 mètres

Nous sommes bien arrivés à Brest... Nous sommes en forme, le temps d'appeler nos familles respectives et de prendre la boisson offerte... En 2003, j'étais tellement en retard, qu'il n'y avait plus de boisson gazeuse américaine... Repos à Brest en images...



Maintenant que Brest a été atteint en 41 heures et 30 minutes, il faut revenir à Paris. Pour en savoir plus sur ce retour, suivez cette page suivante







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    N'oublions pas nos amis...

logo Eric Vincent

À la mémoire d'Éric Vincent: En tant que participant à ce brevet et ami du Cyclo Club de Gap, je me permets de vous informer du terrible accident qui est survenu samedi 04 Juin 2011 au soir et qui a couté la vie à Éric Vincent, engagé comme nous tous sur ce brevet et renversé par un chauffard ivre. Lire:
Lundi 06 Juin 2011: Article de La Provence et celui du Dauphiné Libéré.
Mardi 07 Juin 2011: Article de La Provence et celui du Dauphiné Libéré.
Mercredi 08 Juin 2011: Article du Dauphiné Libéré.
Jeudi 09 Juin 2011: Article de La Provence, celui du Dauphiné Libéré et ce flash.
Vendredi 10 Juin 2011: Les obsèques d'Éric ont été célébrés à Gap avec beaucoup d'émotions.
Éric avait 47 ans, marié, trois enfants et habitué des BRM de Gap. Le matin, j'ai remarqué sa veste réfléchissante rouge, très visible et qui dénote des habituelles vestes jaunes. J'ai pris la photo ci-contre alors que nous roulions ensemble avant Sauzet avant de poursuivre notre brevet à notre rythme... J'assure la famille de mon soutien moral...


logo Cyril Thimonnier

À la mémoire de Cyril Thimonnier: J'ai appris, pendant le BRM de 600k de Chartres (28), le terrible accident qui a couté la vie à Cyril Thimonnier. Cyril tentait le dernier Brevet qualificatif pour PBP 2011 quand il a été heurté par l'arrière en pleine ligne droite par un automobiliste qui a pris la fuite. L'accident s'est passé juste avant Puiseaux (lieu de contrôle). Lire:
Lundi 13 Juin 2011: Article du Parisien.

La photo ci-contre montre Cyril Thimonnier sur le chemin du retour de PBP 2007 au contrôle de Villaines La Juhel (Crédit photo: Denis Transon). Cyril avait 39 ans et il était père de deux jeunes enfants. J'assure cette nouvelle famille de mon soutien moral...

 

Avertissement

 

Les personnes photographiées sur cette page, acceptent tacitement de figurer sur les pages de mon site internet. Je m'engage à vérifier que les clichés et les annotations ne concernent que le cyclotourisme à l'exclusion de tout autre commentaire. Cependant, pour préserver les libertés individuelles de chacun, chaque personne bénéficie d'un droit de retrait dont elle peut faire usage, n'importe quand, en suivant ce lien