Pour beaucoup, LA route de Grenoble à Gap, c’est la D1085, dite route Napoléon, passant par La Mure et Corps, un axe routier au trafic important, un relief sévère, finalement peu attrayant à la pratique du cyclotourisme...
Pour nous, en cette fin septembre, il en sera autrement. Nous décrivons ici une boucle faite sur 2 jours autour de Gap: Un parcours différent à l’aller et au retour et en contournant Gap par le sud, dans un rayon d’une quinzaine de kilomètres.
Au programme sur 2 jours : Triève, Vallée du Buech, la montagne de Ceuse, Lac de Serre-Ponçon, Vallée de l'Avance, Champsaur et Dévoluy. Pour voir la carte plus détaillée, cliquez sur ce lien...
Première journée: De Grenoble (38) à Espinasses (05)
Image souvenir où le passage du col marque un changement radical de temps. Au Nord, dans le Triève, le temps est bouché. Au Sud, la vallée du Buech nous montre un soleil généreux...
En bas de la Croix-Haute, à Saint-Julien en Beauchêne, nous quittons gore-tex et jambières. Retour de la tenue estivale et de la crème solaire! La plaine du Trièves a laissé la place à la vallée encaissée du Buech.
On se laisse glisser sur ce faux plat descendant, réchauffés par le soleil. 4 kilomètres après la Faurie, nous bifurquons à gauche, direction Veynes par le col des Eygaux (F-05-0914). 114 mètres d'élévation sur 3 kilomètres.
Veynes, 13h00. Il est temps de déjeuner... Une brasserie fera l’affaire. On repart 50 minutes plus tard. Il fait toujours aussi beau.
Par la D48, une petite route, nous allons au col de la Bachassette (F-05-0940). 110 mètres d'élévation sur 5 kilomètres. La géologie de l’endroit est étonnante. La roche est sombre et se désagrège en gravier. Tout semble fragile, prêt à se disloquer, prêt à glisser...
La descente dans ce paysage lunaire nous mène à Saint Auban d'Oze.
Pommiers, poiriers, cerisiers bordent la route qui mène au village. Sur la photo, on devine le village au fond à droite. Nous bifurquerons à gauche à l’entrée du bourg, direction Châteauneuf d’Oze.
Pour cela, il nous faudra passer le col des Verniers (F-05-1042b). 110 mètres d'élévation pour 2 kilomètres de montée.
Dans cette montée, nous aurons droit au spectacle des moutons alpinistes... A moins que ce ne soit des dahus? La glissade semble inévitable dans cette pente à la roche effritée.
2 kilomètres plus bas, au carrefour avec la D20, nous avons le choix à gauche de revenir à Veynes ou à droite d’aller vers Barcillonnette.
Nous prendrons donc à droite. Au menu, le col d'Espréaux (F-05-1160a). 234 mètres d'élévation sur 6 kilomètres. Nous sommes tranquilles sur cette petite route.
Au col, le panorama est contrasté. Sur notre gauche, un paysage très rocailleux. Sur notre droite, la végétation vient cacher la caillasse. Des deux côtés, la roche s’effrite et la montagne est comme nervurée.
Dans la descente, nous arrivons à Barcillonnette, un des villages de l’Itinéraire des Villages perchés.
Nous bifurquons à gauche vers Lardier et Valença, toujours sur l’Itinéraire des Villages perchés. A la sortie du village, en direction de Fouillouse, ça grimpe! Au premier plan sur la photo, la route que l’on vient de prendre. En arrière plan, la vallée de la Durance.
Cette grimpette nous amène au col de Foureyssasse (F-05-1042a) où nous venons de nous faire sportivement doubler par une dame... Dernier col de la première journée.
Par la D119 puis la D19, assez sinueuse, nous descendons sur Tallard. Nous sommes alors à 15km environ au sud de Gap. Pour rejoindre Les Celliers (juste après Espinasses) où nous sommes attendus, nous prenons la D900B. Cette grande route, appelée Routes des fruits et des vins, remonte la Durance et va vers Barcelonnette. Elle peut vite devenir pénible avec la circulation. La D56, de l’autre côté de la Durance est surement plus touristique. A essayer une autre fois...
Accueil chaleureux et repas simple mais délicieux à l’Hôtel Restaurant de la Poste à Espinasses au hameau des Celliers...
Seconde journée: D'Espinasses (05) à Grenoble (38)
8h35, on repart. De suite, nous quittons la D900b pour la D3, petite route qui s’élève au dessus du barrage de Serre-Ponçon. Le soleil se lève...
Nous n’avons fait que 5 kilomètres quand nous nous arrêtons au belvédère aménagé par EDF. Sur la gauche de la photo, au pied des 4 pylônes, nous voyons la route par laquelle nous sommes arrivés. En contrebas, un bout du lac de Serre-Ponçon; le 2ème plus grand lac artificiel d’Europe et le plus grand barrage en terre en Europe. Sur l’autre versant, au dessus des pylônes, là où on devine un tunnel, se trouve la D900 qui mène à Barcelonnette.
Une courte descente s’en suit avant de remonter à nouveau. Les roches en face de nous sont de toutes les couleurs. Il nous manque des connaissances en géologie pour traduire ce que nous voyons...
Après le passage d’un tunnel, la route à flanc de coteau nous offre plusieurs vues sur le lac de Serre-Ponçon. Ici, on devine au fond le pont des Savines (N94 entre Gap et Guillestre).
Encore un petit effort et nous voilà au col Lebraut (F-05-1110), soit 494 mètres d’élévation sur 10,5 kilomètres depuis Espinasses.
A nous la descente jusqu’à Chorges! De nouveau dans une vallée, celle de l’Avance, nous prenons une grande route: la N94 en direction de Gap sur environ 5 kilomètres...
Nous n’irons pas à Gap. Nous bifurquons à droite avant, à La Bâtie-Neuve. Nous faisons une pause. Le village est calme ce dimanche matin. Nous repartons sur la D14, en direction du col de Manse (même longitude que le col Bayard).
Pas de doute, nous sommes bien sur une route de montagne: ça grimpe, ça tournicote et ce n’est pas large...
La montée continue jusqu’à atteindre une sorte de plateau où il est encore possible de rejoindre Gap. Le col est proche.
Le col de Manse (F-05-1268) se trouve à côté du refuge Napoléon, au carrefour de la D944 et de la D13. Depuis La Bâtie-Neuve, nous sommes montés de 420 mètres en 9 kilomètres.
De là, nous rejoignons la célèbre route Napoléon (D1085). Nous sommes alors 12 kilomètres au nord de Gap. Nous prenons la direction de Grenoble.
3 kilomètres plus loin, à La Fare en Champsaur, nous quittons la D1085. Direction le col du Noyer (F-05-1664). Les nuages bourgeonnent sur le Champsaur.
Nous voilà à Poligny où nous allons manger (il est presque 12h30). Sur la photo, on voit le col du Noyer, tout au fond, à l’aplomb de la voiture qui roule au premier plan. On devine aussi la route qui monte au col, à mi-hauteur de la montagne.
A la sortie du Noyer (dernier village avant le col), nous sommes prévenus que la route est difficile. Nous ne verrons pas de chutes de pierres (ouf), mais nous n’échapperons pas aux pourcentages élevés.
Plus haut, après des passages à plus de 10%, la route monte en petits lacets. Le col est quelque part dans le creux à droite...
Nous voilà au col du Noyer où l’on retrouve un autre refuge Napoléon. Il n’y a personne. Tout est clos. Depuis le village du Noyer, nous sommes montés de 424 mètres en 6 kilomètres.
La descente vers Saint-Etienne en Dévoluy est bienvenue, même s’il ne fait pas chaud. Le Défilé de la Souloise succèdera au Défilé des Etroits (le nom illustre à merveille cette vallée). Comme l’heure tourne et que ça descend, peu de photos sont prises, mais franchement, un conseil: allez-y!
Sur la D537, à quelques encablures du barrage du Sautet, nous voyons sur notre droite, au loin, le village de Corps.
La suite du parcours nous amène à Saint-Sébastien, au pont de Ponsonnas puis à La Mure. Il est 17h00; une pause s’impose! Que de monde dans cette ville. Même par l’itinéraire touristique de Saint-Georges de Commiers, nous n’échapperons plus à la circulation. Nous sommes dimanche soir; les grenoblois rentrent de week-end comme nous, mais eux sont en voiture...
Nous arrivons à Grenoble à 19h30. La journée en chiffres: 152 kilomètres pour 2423 mètres d'élévation...