300k de Grenoble Madeleine, Glandon, Matheysine
Samedi 21 Juillet 2012
Les roues sur l'asphalte, la tête dans les nuages
Je me permets de reprendre comme titre à cette page, l'expression (Les roues sur l'asphalte, la tête dans les nuages) d'un des participants de la première édition et de son très beau souvenir! S'il n'y avait pas eu beaucoup de nuages lors de la première édition, cette expression sera particulièrement bien adaptée à cette seconde édition en apportant de superbes paysages, parfois inquiétants mais pas dangereux. Cela n'a pas découragé les randonneurs, attardons nous tout d'abord sur un compte rendu en chiffres avant de détailler en photo cette belle et longue journée:
16 inscrits
1 non partant
2 inscriptions sur place
4 diagonalistes
2 novices sur les BRM
2 vélos spéciaux
4 abandons
1 photographe officiel sur le parcours
1 photographe amateur sur le parcours
1 carte de route volée à l'arrivée
Les Brevets de Randonneurs Mondiaux attirent de plus en plus de monde. Les randonneurs deviennent très intéressés par ces randonnées en allure libre de longue distance. Certains de ces brevets (comme celui-ci) sont originaux car même s'ils ne servent pas à se qualifier à PBP, ils permettent de découvrir des beaux parcours en montagne dans des temps limités mais néanmoins faisables. Je vous conseille aussi de prendre connaissance des BRM organisés par Provence Randonneurs et Sophie Matter car ils proposent de beaux parcours montagneux.
Comme lors de la première édition, j'ai eu plaisir à accueillir des randonneurs locaux, mais j'ai eu l'agréable surprise de voir des randonneurs venus de la Manche (50), de Paris (75), de Dijon (21), de Lyon (69) pour faire ce parcours, mais aussi pour glaner les BPF qui s'y trouvaient! Qu'ils soient locaux ou éloignés, bon nombre de participants ont pu, avec ce brevet, découvrir la montée au Col de la Madeleine depuis la Tarentaise, le Col du Glandon ou encore même le Col d'Ornon.
Enfin, pour un des participants, ce brevet restera mémorable car c'est sa première sortie de vélo pendant sa retraite! Il a réussi, avec le sourire, j'ose espérer qu'il n'abandonnera pas le vélo pendant la retraite! Enfin, mention aussi spéciale pour un participant qui a accueilli chez lui l'ensemble du groupe de randonneurs pour le moment d'un bon petit déjeuner! Comme cet arrêt a eu lieu dans une ville où un contrôle était justement prévu, j'en ai profité pour pointer manuellement les cartes de route entre les viennoiseries et les boissons chaudes...
Les prévisions météo n'étaient pas bonnes pour cette journée de Samedi. On nous annonçait de la pluie, mais au fur et à mesure de l'avancée dans la semaine, la pluie s'est transformée en possibilité de pluie et puis finalement de gros nuages et même enfin du soleil voilé. A notre lever, vers 2h00 du matin, depuis Grenoble, le ton était donné: On voyait Ezy dans le Vercors, mais on ne voyait pas Chamrousse...
Quand on se lance sur un tel brevet de 300 kilomètres, avec autant d'élévation, certains participants ne laissent rien au hasard. Voici un randonneur qui nous présente sa pompe! Afin que vous puissiez bien en prendre connaissance, elle a été placée sur la carte de route avec la taille d'une pièce d'un Euro afin de bien noter sa taille. Une pompe comme cela, trouve la place dans la poche du maillot et on en viendrait presque à l'oublier...
Bien gérer son alimentation sur un tel brevet montagnard est aussi un gage de réussite. Si je défends l'alimentation classique, un randonneur explique partir avec une power bar au cas où, un gel pour le Col de la Madeleine, deux SIS pour le Col du Glandon et un autre gel pour le Col d'Ornon. Avec cela dans les poches, ça devrait suffir...
J'ai oublié de peser les cartes de route que je remets aux randonneurs au moment du départ. J'espère qu'elles ne sont pas trop lourdes! En tout cas, et pour répondre à la personne qui aurait été (légèrement) incommodée par les pruneaux dans le far lors de la première édition, j'ai préféré cette fois-ci accueillir les randonneurs avec un clafoutis aux cerises griottes. A 3h50 du matin, il n'a pas fait long feu...
Après avoir fait connaissance avec les randonneurs sur la place de Sfax, géré les deux inscriptions sur place, voici les randonneurs avant le départ. Tous ces randonneurs sont motivés pour venir à bout de ces montagnes et l'an prochain, vous serez certainement sur cette photo. Pas vrai ?
J'ai guidé le petit peloton dans les rues de Grenoble. La place Hubert Dudebout et les quais de l'Isère sont parfois parsemés d'embuches comme les ralentisseurs. Bref, à la sortie de la Tronche, j'ai fait signe aux randonneurs de filer...
J'ai eu beau prévenir de ne pas partir trop vite, notre groupe a remonté la vallée de l'Isère à la vitesse moyenne de 34 kilomètres par heure... C'est Henri qui mène le train...
Même si la photo est floue, résultat de la vitesse élevée et du manque de luminosité avec tous ces nuages, on distingue quand même les sourires des participants...
Et maintenant, on range l'appareil photo, et on va reprendre sa place dans le groupe, histoire de s'économiser quelque peu...
Notre groupe n'a pas fait de ce brevet une course contre la montre! Les randonneurs savent s'arrêter quand il le faut, nous voici justement à Aiton, histoire de s'alimenter avant de reprendre la route...
...où tout a été prévu par May pour que les randonneurs ne tombent pas en hypoglycémie dans le Col de la Madeleine... Des pains aux raisins, des brioches au sucre...
...du thé, du café et tout cela en terrasse en regardant les nuages passer le Col de la Madeleine à leur allure...
L'arrêt aura presque duré 30 minutes! Autour de bavardages, de sourires et d'une bonne ambiance, les randonneurs font connaissance...
Et puis, il arrive ce qu'il devait arriver: La fin du plat!
Il va falloir maintenant réciter tout ce qu'on peut dire quand les cols de la montagne arrivent...
Il est logiquement suivi par les poursuivants qui rêvent de ne faire qu'une bouchée de la Madeleine... N'oublions pas que c'est un col quand même et pas simplement un petit biscuit...
On ne saura probablement jamais si le maillot à pois a abandonné ou non. Mais ce qui est sûr en revanche, c'est que les premiers kilomètres du col de la Madeleine ont sonné comme un juge de paix pour les participants. Plus question de suivre l'autre, chacun est monté à son rythme en se laissant dépasser par le plus hardi. Après tout, c'est un brevet en allure libre, alors autant en profiter... Nous ne reverrons plus certains participants avant ce soir, peut-être sont-ils déjà loin dans le prochain col...
Mais à Celliers Dessus, là où il reste encore 9 kilomètres pour arriver au Col de la Madeleine, les nuages sont encore coincés entre le Cheval Noir...
Attention! Ici, nous allons passer dans un nuage... A la vitesse lente où je monte, je vais avoir le temps de prendre des photos pour vous en faire profiter...
Et voici le résultat! Comme dans une fumée d'un barbecue dont les charbons seraient humides. Mais il n'y a pas d'odeur, sauf celle de notre transpiration qui coule lentement sur les joues...
Il me demande quel est le nom de la station de sport d'hiver qui est installée ici. Je lui annonce celle de Valmorel, me souvenant avoir vu un panneau d'une piste bleue au sommet de la Madeleine indiquant un retour vers Valmorel...
Je roule maintenant depuis 6 bonnes heures et j'ai l'habitude de manger une pizza au jambon, fromage, miel qui m'a déjà donné entière satisfaction en cet endroit. Alors, là voici...
J'aime beaucoup cette photo! Si les montagnes sont noyées dans les nuages, on distingue de la verdure foncée, une verdure qui diffère largement de celle (claire) que j'avais observé au début du mois de Juin et la couleur violette des fleurs vient donner un peu de gaieté à ce tableau bien sombre...
Une ascension du Col de la Madeleine entre les nuages... Quel changement avec une ascension sous un soleil de plomb, finalement il fait moins chaud...
A deux kilomètres du sommet, la route est humide, non pas à cause de la pluie, mais d'une citerne qui fuit un peu plus loin...
Parmi eux, voici les amis du Vercors, de gauche à droite: Pierre, Bernard et Eric... La photo est mémorable, car même dans le Vercors, il n'y a pas de cols aussi haut...
Photo: Eric Francon
La descente, c'est par ici! Derrière ces nuages, on imagine la vallée des Villards avec le Col du Glandon...
Certains viennent de repartir, d'autres arrivent... On roule en allure libre, on mange en allure libre...
Alors que je roule seul depuis quelques temps, je suis dépassé par une première voiture, puis une seconde qui ressemble à une voiture d'assistance! C'est presque marqué dessus!
Il s'agit en fait de cyclos belges qui sont partis de Brugges et qui rallient le Mont Ventoux. Etant éparpillés sur le parcours pendant notre brevet, nous allons voir, les premiers, les suivants, les derniers mais nous ne verrons jamais tous les participants...
Comme lors de l'étape du Tour 2012, le Col du Glandon se monte à pied ou à vélo! Le cyclo à gauche n'a pas besoin d'aide, il apprécie juste marcher un peu...
Après Saint Colomban des Villards et le pont sur le Glandon, la végétation devient plus rare... On pose pied à terre certainement pour admirer les nuages, devenus inoffensifs, qui accrochent les sommets...
Du ciel bleu, de la verdure et des nuages sur la point de la Sambuis, voici des points de vue bien contrastés...
A ce moment, j'évolue seul dans le Glandon! J'évalue à trois, le nombre de participants largement devant, Luc qui doit me précéder et le reste des randonneurs derrière moi...
En regardant la Sambuis, j'élabore mon plan de route: Essayer de m'arrêter le moins possible pour arriver le plus tôt possible à l'arrivée et accueillir les randonneurs avec des choses à manger et à boire...
Bon sang, tout à gauche, 28 devant, 36 dents derrière, et hop, à 90tr/min, j'avale le Col du Glandon...
J'ai quand même mis du temps pour monter! Un temps qui a été suffisant à la Sambuis pour se débarrasser de son nuage... On se débarrasse de ce que l'on peut, du Glandon ou du nuage...
Dans la descente, ca file... Le vent s'en mèle et nous ralentit... Alors, je m'arrête pour regarder ce beau paysage dont je ne me lasse pas et que j'ai plaisir à vous faire partager...
Le barrage de Grand Maison est toujours très beau, un lac en altitude, relié au barrage du Verney pour servir de réservoir...
Nous avons rejoints Allemond par la petite route balcon, mais avec Luc, nous nous sommes perdus. Je me suis ravitaillé à la supérette et je suis parti rapidement... Voici l'arrivé devant le Grand Galbert...
Puis soudain, venant de Villard Reculaz, un tandem Bike Friday, de la Loire, a déboulé! Mon maillot Paris-Brest-Paris a interpelé le stocker et nous avons discuté ensemble...
Mais il a fallu se séparer quelques coups de pédales après, juste avant Rochetaillée...
Et à Rochetaillée, direction Briançon, c'est à gauche... A partir d'ici, je compte 5 heures pour rejoindre Grenoble avec quelques pauses. C'est ce que j'ai dit aux participants pour les mettre en confiance. Ainsi, même en étant à Rochetaillée vers 19h00, une arrivée à Grenoble juste avant Minuit est encore possible...
...puis à droite vers le Col d'Ornon. Je vais prendre mon temps pour y arriver, j'ai compté une bonne heure de montée, soit en gros une heure pour 700 mètres d'élévation...
Et au bout du deux cent vingtième kilomètres, j'arrive au Col d'Ornon. Une courte pause, je suis rejoint par Alain et je repars aussitôt... Je n'oublie pas que j'ai rendez vous avec le plus possible de randonneurs à la maison...
Le col d'Ornon, c'est finalement facile! Pour moi, c'est de la descente et pour ce monsieur, c'est de la montée...
Après le pont des Fayettes sur la Bonne, je suis repris par Stéphane! J'ai plaisir à le voir ici, en pleine forme et remonté à bloc pour aller prendre en plus le BPF de Laffrey...
Ceci est une photo de légende pour Stéphane! Se faire prendre en photo à Roizon, dans les Alpes, alors que Roizon est le nom breton de Rennes. Stéphane ayant fait ses études à Lorient, c'est un peu de la provocation...
Du coup, Stéphane pourra revenir pour voir l'Obiou, car ce soir, les nuages s'attardent sur ses sommets...
Bientôt deux cent cinquante deux kilomètres et voici l'arrivée à la Mure. Je pointe vite nos cartes de route, j'indique une route sécurisée à Stéphane, loin de la rampe de Laffrey et nous échangeons nos numéros de portable au cas où... A tout à l'heure...
Je pédale comme un dératé et voici le Col de la Festinière où je trouve la pâtisserie encore ouverte. Je ne m'y attarde pas, une veste enfilée et c'est reparti...
Sur la piste cyclable, les derniers rayons du soleil éclairent encore le Néron, mais c'est limite...
Je remplis les thermos de Thé chaud, un comble pour un mois de Juillet mais contre le vent du Nord, il faut des armes! Stéphane arrive rapidement et c'est à ce moment que le vélo est resté sans surveillance et que la pochette lui a été dérobée... Total: Dix Euros de perdu, une carte bleue volée et une carte de route. Je ferai un duplicata, mais nous n'avons jamais retrouvé la pochette plastique. Carton rouge au voleur qui n'a pas eu le courage de la rendre!
Et plutôt que de rester seul sur le trottoir, autant finir dans la voiture au chaud en attendant les autres! Voici justement Alain qui arrive...
Ils ont été accueillis à grands coups de klaxons et ils le méritent bien! Ils sont partis ensemble, ils ne se connaissent pas et ont finalement finis ensemble en gérant le parcours. Les sourires en disent longs! Pour Dominique, le BRA râté de 2011 (à cause du temps) est vengé et on reviendra! Pas vrai? Pour Bernard, ce Brevet de 300k est une invitation à continuer le vélo pendant la retraite. On reviendra aussi?
N'oublions pas non plus Colin et Martin! Eux repartiront à Lyon ce soir en veillant à ne pas trop s'endormir au volant. Mais avant, au fait, avez vous trouvé une pizzéria ouverte en ce samedi soir?
Cette seconde édition a regroupé trois fois plus de participants qu'à la première édition. Cette fois-ci, le brevet a été fait en plusieurs petits groupes et ma satisfaction, celle de l'organisateur, est de voir des gens partir ensemble et rouler ensemble pour bien finir ensemble. C'est encore plus beau quand ces participants ne se connaissaient pas spécialement. Bravo à vous tous pour vos participations, vos comportements sur la route car aucun incident n'a été à déploré cette année. Ça aussi, c'est un soulagement pour l'organisateur!
L'an prochain, d'autres brevets devraient vous être proposés, surveillez ces pages et au plaisir de vous revoir et de vous accueillir à Grenoble...
Ressource sur ce BRM:
Le récit de Dominique du Cyclo Club de Gières